Textes mis en ligne le 26 février 2003, par Pascale TREMBLAY, dans le cadre du cours HAR1830 Les arts en Nouvelle-France, au Québec et dans les Canadas avant 1867. Aucune vérification linguistique n'a été faite pour contrôler l'exactitude des transcriptions effectuées par l'équipe d'étudiants.
Art - Enseignement - 20e siècle 1935.12
Bibliographie de Jacques Robert, n° 254
L'enseignement Primaire, vol. 57, n° 4 (décembre 1935), p. 221-222; vol. 57, n° 5 (janvier 1936), p. 287; vol. 57, n° 6 (février 1936), p. 348; vol. 57, n° 8 (avril 1936), p. 501; vol. 57, n° 10 (juin 1936), p. 626.
CONCOURS DE DESSIN organisé par LE DÉPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC, sous le patronage d'honneur de L'HONORABLE CYRILLE-F. DEL[A]GE, C.M.G., chevalier de la Légion d'honneur, surintendant de l'Instruction publique.
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Voici que le 25 décembre approche et que le père Noël, toujours soucieux de réjouir la jeunesse étudiante, se prépare à lui apporter des jouets. Déjà il astique les harnais de ses rennes, il s'arme de ses fouets les plus résistants il chausse ses grands souliers et s'apprête à franchir au galop de son attelage les plaines neigeuses du nord.
Les jouets que le père Noël déposera dans les souliers des enfants seront pimpants, couverts de jolies couleurs, étincelants de rouge et de vert, d'azur et d'or.
Non seulement ils procureront aux tout-petits de bons moments de gaîté, mais ils feront encore les plus intéressants modèles qui soient.
Les élèves moins jeunes ne recevront peut-être pas tous des jouets. Mais on leur fera des cadeaux, objets utiles ou de fantaisie qui feraient, eux aussi, des modèles de dessin.
Eh bien! Je propose que ces jouets et ces cadeaux, quels qu'ils soient, servent de sujets de concours à tous les élèves des écoles primaires de la Province. J'invite donc chaque élève à dessiner, suivant les conditions ci-après exprimées, le jouet ou le cadeau qu'il ou qu'elle aura reçu à Noël ou au Jour de l'An.
Le concours est divisé en trois classes:
La première classe comprend les élèves de la septième à la onzième année;
La deuxième classe comprend les élèves des cinquième et sixième années;
La troisième classe comprend les élèves des quatre premières années.
A chacune de ces classes on attribura les prix suivants:
1. - Prix de l'honorable Surintendant de l'Institution publique (M. C.-F. DELAGE);
2. - Prix de M. l'Inspecteur-général des Écoles primaires (M. C.-J. MILLER);
3. - Prix de M. le Secrétaire du Département (M. LIONEL BERGERON);
4. - Prix de M. l'Assistant-secrétaire du Département (M. B.-O. FILTEAU);
5. - Prix du Directeur de l'enseignement du dessin (M. GÉRARD MORISSET);
6. - Trente prix - gracieusement fournis avec l'autorisation de M. le Surintendant - consistant en livres, médaillons, gravures sur bois, eaux-fortes et reproductions de tableaux, toutes choses canadiennes.
CONDITIONS DU CONCOURS
1. - Les dessins devront être faits soit au crayon de couleur, soit à l'aquarelle, sur des feuilles de papier gris, blanc ou jaunâtre, n'excédant pas 9 pouces par 12;
2. - Chaque dessin devra porter, à l'angle supérieur gauche, le nom de l'élève, son âge, l'année du cours, le nom de la municipalité scolaire et celui de l'instituteur ou de l'institutrice;
3. - Le concours se terminera le 30 janvier 1936;
4. - Tous les dessins, mis sous enveloppes portant la mention Concours, devront être transmis avant le 15 février 1936 à MM. les Inspecteurs de district; ceux-ci, avec leur bienveillance accoutumée, voudront bien les faire parvenir au soussigné;
5. - Un jury de quatre membres, choisis par l'honorable Surintendant de l'Instruction publique, examinera les dessins et attribuera les prix le ou avant le 11 avril 1936. Le résultat du concours sera d'abord publié dans les journaux puis, officiellement, dans l'Enseignement primaire ; les prix seront distribués à la fin de l'année scolaire.
6. - Les dessins primés seront exposés publiquement à Québec et à Montréal.
CONCOURS DE DESSIN DANS LES ÉCOLES PRIMAIRES
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Je prie avec insistance les membres du personnel enseignant de se reporter à l'Enseignement primaire du moins de décembre (page 221) et de relire attentivement les conditions du concours de dessin institué dans toutes les écoles primaire de la Province.
Qu'ils insistent auprès des élèves pour que chacun d'eux participe à ce concours; qu'ils voient à ce que chaque concurrent ne se fasse aider par personne.
J'attire l'attention sur ceci: tous les dessins devront être faits à main levée, au crayon de couleur ou à l'aquerelle (A partir de la septième année, on pourra se servir de peinture à l'huile, si on le désire). Les dessins au crayon noir seront impitoyablement mis de côté.
Je rappelle enfin que le concours se terminera le 30 janvier 1936.
CONCOURS DE DESSIN
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Les membres du personnel enseignant de la Province auront sans doute communiqué à leurs élèves les conditions du concours de dessin organisé dans toutes les écoles primaires par le département de l'Instruction publique.
Il n'est pas inutile de revenir sur les conditions de ce concours, car il existe un peu d'incertitude à ce sujet.
Rappelons donc que le concours est ouvert à tous les élèves des écoles primaires de la Province. Il est divisé en trois classes.
1. - Les élèves de la septième à la onzième année;
2. - Les élèves des cinquième et sixième années;
3. - Les élèves des quatre premières années.
Il s'agit pour les concourrents de dessiner le jouet ou le cadeau qu'ils auront reçu à Noël ou au premier de l'An.
Les dessins doivent être faits soit au crayon de couleur, soit à l'aquarelle (soit à la peinture à l'huile pour les élèves de la première classe du concours), sur des feuilles de papier gris, blanc ou jaunâtre, n'excédant pas 9 pouces par 12.
Chaque dessin devra porter, à l'angle supérieur gauche, le nom de l'élève, son âge, l'année du cours, le nom de la municipalité scolaire et celui de l'instituteur ou de l'institutrice.
Le concours se terminera le 30 janvier 1936. C'est-à-dire: à la sortie de l'école ce jour-là, tous les dessins des concourrents devront être déposés entre les mains de l'instituteur ou de l'institutrice.
Tous les dessins, mis sous enveloppes portant la mention Concours, devront être transmis avant le 15 février 1936 à MM. les inspecteurs de district; ceux-ci, avec leur bienveillance accoutumée, voudront bien les faire parvenir au soussigné.
Telles sont les conditions de ce concours. Pour plus amples détails, on pourra se reporter à l'Enseignement Primaire de décembre et de janvier.
J'insiste encore une fois auprès des membres du personnel enseignant pour qu'ils expédient le plus grand nombre possible de dessins; qu'ils surveillent les élèves afin que ceux-ci ne perdent pas leur temps à dessiner des images prises dans des catalogues. Il s'agit d'un concours de dessin d'après nature; il s'agit de savoir ce que peuvent faire nos élèves des écoles primaires lorsqu'ils sont aux prises avec ce problème pédagogique: rendre spontanément sur le papier, avec des couleurs à l'eau ou des bâtons de couleur, des objets (jouets ou cadeaux quelconques) qu'ils ont devant les yeux.
NOTRE CONCOURS DE DESSIN
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Avec un peu de retard, notre concours de dessin dans les Écoles primaires vient de se terminer.
C'est un succès éclatant.
Qu'on y songe, plus de cinquante mille dessins! MIlle proviennent des classes préparatoires; dix mille environ des deux premières années; seize mille des années III et IV; douze mille des années V et VI; environ sept mille des classes suprérieures à la VIe année; le reste, non classé, comprend des dessins qui ne sont pas conformes aux conditions du concours, soit que les élèves les aient exécutés au crayon noir, soit qu'il s'agisse de copies de gravures ou de calendiers - hélas! cela se fait encore
Mais le concours des Écoles primaires n'a pas qu'un succès de statistique. Il a une tenue bien supérieure à celle des années précédentes. En général, les élèves ont vu leurs cadeaux et leurs jouets; ils les ont bien vus, ils les ont analysés; ils en ont scruté les formes et les couleurs. Même quelques-uns se sont amusés à dessiner des personnages, comme s'ils avaient voulu compliquer davantage le problème. Évidemment, il y a des envois fort inférieurs. Qu'importe. Car dans la formation de la jeunesse, ce qui compte n'est pas tant le résultat que l'effort, non la belle image léchée mais l'essai large et courageux.
Encore une fois, c'est un succès qui dépasse, et de beaucoup, ce que nous en attendions.
Ce succès, nous le devons d'abord à l'extrème bienveillance de l'honorable Surintendant de l'Instruction publique; à la collaboration franche et sincère de tous les officiers du Département, notamment de M. C.-J. Miller; au zèle des Inspecteurs régionaux et de district; à l'empressement des instituteurs et institurices à se rendre à notre appel; enfin - et c'est la clé réelle du succès - à l'immense bonne volonté des élèves, cette bonne volonté qui sommeille pafois parce qu'elle est trop bien nourrie de routine, mais qui se manifeste généralement chaque fois qu'on lui en donne l'occasion.
J'offre donc à tous mes plus sincères remerciements, sans oublier le directeur de l'Enseignement Primaire qui a mis l'influence de sa revue au service de la cause du dessin.
Et maintenant la parole est à ceux qui, à la demande de l'honorable Surintendant de l'Instruction publique, ont bien voulu accepter la tâche de juger les dessins:
M. C.-J. Miller, inspecteur général des Écoles primaires catholiques de la Province, représentant les inspecteurs régionaux et de district;
M. Jean-Baptiste Lagacé, inspecteur du dessin pour la Commission des Écoles catholiques de Montréal;
M. Henri Girard, rédacteur au Canada, critique d'art;
M. Lucien Martial, peintre, professeur à l'École des Beaux-Arts de Québec;
M. Gérard Morisset, directeur général de l'enseignement du dessin, secrétaire du jury.
Le ou avant l'onze avril, les membres du jury rendront publique leur décision.
En attendant, les élèves peuvent espérer des récompenses, oui. Mais ils doivent continuer de travailler avec la persévérance qui conduit au vrai succès, c'est-à-dire à la formation rationnelle de l'esprit.
LE CONCOURS DE DESSIN DANS LES ÉCOLES NORMALES, LES ÉCOLES MÉNAG[E]RES RÉGIONALES ET LES ÉCOLES DE COUPE
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Décidément, il y a au Canada une réserve inépuisable de bonne volonté.
Au début de l'année 1936, nous avons fait appel aux élèves des écoles primaires; plus de cinquante-deux mille se sont rendus à notre demande et nous ont expédié des dessins de bonne tenue. Quelques mois après, nous nous sommes adressés aux élèves des écoles normales, de coupe et ménagères; nous avons eu encore plus de succès.
Encore plus de succès ! Non seulement au point de vue quantitatif, ce qui n'est certes pas à dédaigner; mais au point de vue de la qualité, ce qui est plus consolant et d'excellent augure.
Je ne veux pas devancer l'appréciation des membres du jury. Mais il me semble que notre second concours dépasse, et de beaucoup, le niveau d'un concours scolaire. Nul envoi médiocre. Des dessins peut-être trop poussés, trop méticuleusement faits; des inexactitudes dans la perspective; souvent des harmonies aigrelettes. Oui. Mais ces peccadilles se retrouvent dans toutes les expositions et à tous les âges. Ce qu'on ne retrouve pas partout, c'est la spontanéité et la fraîcheur. Certaines pièces soumises au concours, tout en restant des devoirs d'élèves, étonnent pas l'acuité de l'observation et la gamme vigoureuse des couleurs
Ne marchandons point nos félicitations. Au contraire. Disons à tous ceux qui ont participé à ce concours que, loin de nous décevoir, ils nous ont fait la plus favorable impression; que l'enseignement du dessin avance à grands pas dans la Province; qu'il est consolant de constater l'immense bonne volonté des professeurs et des élèves.
Donc, merci à tous.
Et pour terminer, rendons publique la décision de l'honorable Cyrille-F. Delâge, surintendant de l'Instruction publique, relative au jury de notre dernier concours.
Ont accepté de juger les pièces soumises:
M. C.-J. Magnan, inspecteur général des écoles normales;
M. Alphonse Désilets, directeur de l'enseignement ménager;
M. Jean-Baptiste Lagacé, inspecteur du dessin pour la Commission des Écoles catholiques de Montréal;
M. Henri Girard, rédacteur au Canada, critique d'art;
M. Lucien Martial, peintre, professeur à l'École des Beaux-Arts de Québec;
M. Gérard Morisset, directeur général de l'enseignement du dessin, secrétaire du jury.
Le vendrdi, 5 juin prochain, les journaux de Québec et de Montréal publieront le résultat du concours.