Orientation (hésitations et choix).

Merci à Joux, Étudiante @ Le tandem sur le site Academos, qui a inspiré cette réflexion.

Lorsque j'ai fait mon cours classique au Séminaire de Saint-Jean (57e cours 1960-1968), je me posais les questions habituelles d'un adolescent concernant son orientation vers sa future carrière. Mes matières fortes avaient toujours été les mathématiques et les sciences. J'ai donc longtemps jonglé à m'orienter de ce côté, surtout attiré par le travail scientifique en laboratoire. J'ai également fait beaucoup de philosophie et, lors du dévoilement des vocations, j'avais opté pour des études en ce programme où j'avais été admis ! J'ai par la suite été très heureux de ne pas m'être orienté dans ce domaine.
Comme organiste, j'avais gagné deux concours des Jeunesses Musicales du Canada (voir L'Aiglon et Robert Derome...). Je jonglais donc également à une carrière dans ce domaine. Après mûre réflexion, j'ai décidé d'annoncer à mon professeur Bernard Lagacé que je renonçais à une carrière de musicien. Après un très long silence, il s'est alors saisi des cahiers de musique sur le lutrin de l'orgue, les a levés très haut, les a lancés violemment par terre avec colère en disant « c'est scandaleux de gâcher un tel talent » ! Il a quitté la tribune de l'orgue et ne m'a pas reparlé pendant un laps de temps qui me parut fort long. Mais, je n'ai jamais regretté cette décision, car j'avais fréquenté plusieurs autres musiciens beaucoup plus talentueux que moi qui ont fait de brillantes carrières. Mais, je suis resté mélomane : importante discothèque, membre du conseil d'administration du Studio de musique ancienne de Montréal (dans les années 1980), fondateur de la Société de luth de la Nouvelle-France, plusieurs listes d'écoute sur Spotify...

J'ai également fait du journalisme étudiant dans le domaine des arts, musique, cinéma, théâtre (voir L'Aiglon et Robert Derome...). Je me voyais alors parfois travaillant dans ce domaine. Mais ces rêves s'évanouirent rapidement devant des projets plus présents.

Voir Séminaire de Saint-Jean section « Cinéma ».

J'avais un peu délaissé la musique pour l'amour du cinéma. J'étais un cinéphile accompli : visionnement de plusieurs films les jours de congé dans les cinémas de répertoire et à la cinémathèque, animateur au ciné-club du séminaire, projectionniste 35 mm et participant à des camps d'été. Cette passion est toujours vivace un demi-siècle plus tard...!

Robert Derome, Sans titre, 1967, huile sur toile, 40,5 x 50,8 cm, signé en haut à gauche « derome 67 », collection Robert Derome.

Durant cette période j'aimais beaucoup m'essayer comme artiste à créer des oeuvres d'art en dessins, tableaux et photographies. Le tableau ci-dessus orne toujours ma résidence, ainsi que plusieurs autres, de cette époque, ou ultérieurs.

Bibliothèque du collégial au Séminaire de Saint-Jean vers 1964-1968.

À la bibliothèque du Séminaire de Saint-Jean (photo ci-dessus), j'avais lu tous les livres d'histoire de l'art, ce qui m'avait amené à m'inscrire à l'université de Montréal dans cette discipline à cause des cours de cinéma qu'on y donnait. Mais, je n'en ai jamais suivi aucun...!

Constatant qu'on ne donnait pas de cours en arts anciens du Québec, je m'y suis rapidement spécialisé en photographiant ces oeuvres d'art (photo à droite vers 1970 à Caughnawaga), créant un groupe de recherches et publiant.

C'est ainsi que j'ai travaillé dans un musée puis enseigné à l'université.

À toutes les époques de notre évolution, nos choix, passions et capacités nous orientent vers des chemins qui nous font découvrir les labyrinthes de la vie et de la connaissance à travers de multiples expériences ou occasions auxquelles il faut rester ouverts et attentifs...

 

web Robert DEROME