Textes mis en ligne le 9 mars 2003, par Marie-Andrée CHOQUET, dans le cadre du cours HAR1830 Les arts en Nouvelle-France, au Québec et dans les Canadas avant 1867. Aucune vérification linguistique n'a été faite pour contrôler l'exactitude des transcriptions effectuées par l'équipe d'étudiants.
Orfèvre - Cotton, Michel 1950/12/26
Bibliographie de Jacques Robert, n° 139
La Patrie, 26 février 1950, p. 18 et 26.
Un cordonnier-orfèvre: MICHEL COTTON
UN cordonnier authentique qui délaisse l'alène pour le marteau à emboutir et qui devient orfèvre au bout d'un an d'apprentissage, tel est l'événement étrange de la carrière de Michel Cotton. Certes, c'est là un fait insolite dans la chronique de notre orfèvrerie, même de notre artisanat; car si nous n'avons pas eu la corporation fermée, telle qu'elle existait en France sous l'Ancien Régime, du moins nos artisans ont-ils su se conformer à l'esprit même de la corporation: la prescription de l'apprentissage et du compagnonnage.
AUSSI bien ai-je entretenu des doutes sur le cas de Michel Cotton. Mais après avoir vérifié les écritures de l'état civil de Notre-Dame, après avoir comparé un grand nombre de signatures des minutes notariales du début du XVIIIe siècle, le doute n'est point permis: l'orfèvre Michel Cotton a bien succédé au cordonnier du même nom.
NE à Québec le premier jour de juillet de l'année 1700, Michel Cotton appartient à une famille de gens débrouillards et entreprenants. Son père, Barthélémy Cotton dit La Roche, est tour à tour paysan, maître chapelier, constructeur de barques, armateur et briquetier, il a pignon sur rue à Québec, rue du Trésor; il possède une terre au "village de Lauvergne, paroisse de Charlesbourg". Son frère aîné, prénommé comme son père, exerce lui aussi bien des métiers; il est potier de terre, fabricant de "chapeaux de castor", briquetier et armateur, coureur de bois. Un autre de ses frères, Jean Cotton dit Fleur d'Epée, est, comme il se doit avec un tel surnom, armurier et arquebusier; mais à ses heures, il est aussi serrurier et orfèvre. Dans la famille de sa mère, c'est une lignée d'architectes et de maîtres-maçons dont l'un, Jean Le Rouge, a construit en 1693 les portes Saint-Jean et Saint-Louis.
SON enfance est celle d'un gamin turbulent et déluré, plus ardent au jeu qu'à l'étude. A quinze ans, il ne sait pas encore signer son nom. Peut-être a-t-il l'intention de se faire cultivateur; car en société avec son frère Jean, il fait l'acquisition de la terre paternelle du rang de l'Auvergne, à Charlesbourg. Il est probable d'ailleurs que toute la famille Cotton cultive la terre de l'Auvergne pendant l'année 1716, car elle ne paraît pas dans le recensement de la ville de Québec. C'est peut-être même à Charlesbourg que Michel Cotton fait son apprentissage de cordonnier, entre les années 1717 et 1720. Quoi qu'il en soit, il est bel et bien maître-cordonnier en 1721, puisque le 16 mars de cette année-là il prend un apprenti en la personne de Julien Ducharme, âgé de treize ans; le maître-cordonnier habite alors chez son frère Barthélémy, rue du Trésor; de plus, il a appris à signer son nom. A la suite de je ne sais quelle incartade ou quelle insolence envers son maître, Julien Ducharme s'enfuit de l'atelier; capturé par les gendarmes, il est jeté en prison; il n'en sort qu'à l'été 1723, après avoir versé à son maître une amende de vingt-quatre livres. En 1722, Michel Cotton s'assure les services d'un nouvel apprenti, François Poitevin; c'est son dernier acte comme maître-cordonnier.
LE 31 mars de l'année 1724, il entre en apprentissage à l'atelier de François Chambellan; voici les clauses principales du brevet dressé par le notaire Dubreuil:
" fut present Michel Cotton agé de vingt quatre ans ou Enuiron, Lequel de Son bon gré et Volonté et du Consentement du Sieur Barthelemy Cotton et Jeanne Le Rouge ses pere et mere, aussy à ce presents, Lequel a Reconnu s'estre mis en apprentissage du metier d'orfeure pour le tems et Espace d'une année finie et accomplie a Commencer de ce jour datte des presentes, au Sieur françois Chambellan orfeure en cette Ville a ce present et acceptant pour ledit tems d'une année aux charges, clauses et conditions suiuantes qui sont que ledit apprenty S'est obligé et S'oblide de bailler et payer audit Sieur son Maître la Somme de Cent liuvres en argent et Monoye qui aura Cours Lors de L'arriuée du Vaisseau du Roy cette année ou quinze jours après et outres de Travailler et Seruir fidellement ledit preneur son Maistre en tout ce qu'il Luy Commandera pour ce qui Regarde Sondit métier, faire son Proffit. Euiter son Dommage, l'en Auertir S'il vient à Sa Connoissance. ne point S'absenter pendant ledit tems Sans le Consentement dudit preneur Son Maistre pour aller ailleurs trauailler, Comme aussy ledit Preneur Sera tenu et S'est obligé de Luy montrer sondit métier d'orfeure autant qu'il Luy Sera possible pendant ledit tems, luy fournir lesdits outils et matières à cet Effet, le Traiter doucement et humainement ausny qu'il appartient, Sans qu'il soit obligé de Norir (nourrir) ny loger, Son logement N'estant Seulement que pour son Trauail, Car ainsy a esté Conuenu entre les parties à peine de tous depens dommages et Interests de part et dautre Promettant &c Obligeant &c Renonçant &c, fait et passé audit Quebec en la maison et demeure desdits Srs Cotton et Son Espouse rue du Tresor le 31e et Dernier Jour de mars mil sept cent vingt quatre, apres midy, presence de Me jean françois hazur Conseiller au Conseil Superieur de Quebec et Dominique Aussion temoins qui ont auec ledit preneur, apprenty et Notaire Signé, ayant ledit Sr Cotton et Son Espouse pere et mere declarer ne pouuoir Signer attendu leur grand âge et leur vue qui ne leur permet pas."
SON apprentissage terminé le 31 mars 1725, Michel Cotton ouvre boutique rue du Trésor, dans une "maison de colombage" qu'il achète de son frère Barthélémy, moyennant l'abandon de tous ses droits à la succession de ses parents. On ne possède actuellement aucun détail valable sur sa clientèle ni sur les ouvrages d'orfèvrerie qu'il façonne pendant ses premières années d'artisanat. Je présume que l'ostensoir en argent de l'église de la Sainte-Famille (île d'Orléans), dont il sera question plus loin, est le résultat de l'une de ses premières commandes; mais c'est une hypothèse, fort plausible d'ailleurs, que me suggère le style de cette somptueuse pièce d'église.
SI l'on est médiocrement renseigné sur ses débuts professionnels, par contre on connaît certains événements peu glorieux qui projettent quelque clarté sur son caractère. Le jeune orfèvre apparaît comme un homme qui ne sait apparemment point ce qu'il veut, vendant l'un de ses biens puis se hâtant de résilier le contrat de vente, empruntant à gauche et à droite et, comme dit le peuple, bouchant un trou en en faisant un autre, ne pouvant rester en place bien longtemps, cherchant la querelle et au besoin la provoquant, bref un homme fantasque et irrésolu, irritable et brouillon. Mais je reprends le fil de mon récit.
LE 29 octobre 1726, il épouse, dans l'église du Château-Richer, une jeune fille de dix-huit ans, Françoise Gagnon. La veille, François Pinguet, notaire à Québec, s'est transporté au domicile des Gagnon et a dressé le contrat de mariage des futurs mariés; ils seront selon la "Coutume de Paris", communs en biens; le douaire préfix est de cinq cents livres; le préciput, de deux cents livres; les parents de la future s'obligent "enuers ledit Sr. Michel Cotton pour leur ditte fille de Luy donner au jour de Leurs Epousailles La Somme de cent Liures Sçavoir trente Liures en hardes et Linges et Soixante de cent Liures en argent et ce en auancement doirie de leur succession future."
LE 21 novembre de l'année suivante, il leur naît un fils, Michel, baptisé en l'église du Château-Richer; l'enfant meurt à Québec à la fin de mars 1728. Jusqu'en 1729, il y a peu de chose à signaler dans les faits et gestes de notre orfèvre. Il loue un appartement côte de la Montagne, vend sa maison de la rue du Trésor et emprunte de ses proches de petites sommes d'argent qui l'aident à vivoter.
QU'EST-CE qui ne va pas dans sa vie? J'ai l'impression qu'en l'année 1729 l'arrivée à Québec de l'orfèvre Paul Lambert dit Saint-Paul dérange quelque peu les projets des orfèvres québécois et leur rend l'existence difficile. Les uns, tels François Chambellan et Jacques Pagé, abandonnent peu à peu l'exercice de leur art. Les autres, attirés par le mirage de la traite des fourrures, prennent la détermination de se fixer à Montréal; c'est ce que font Joseph Pagé, Jean-Baptiste Maisonbasse et Michel Cotton. A l'automne 1730, celui-ci loue une maison rue Saint-Jean, face à la côte du Palais, et y installe provisoirement sa famille: quelques semaines plus tard , il est à Montréal.
IL s'y loge d'abord chez la veuve La Fantaisie, rue Notre-Dame; La bailleresse lui accorde le droit de "Mettre dans La Caue, dans le Grenier, Dans la Cour, Ce qu'il aura de Besoin pour son Usage Seulement, Et Mettre Sa Viande dans La Glassiere En aydant à l'Emplir De Glace Conjointement avec Lade. Bailleresse, et de Cuire au four"; le terme du bail est d'un an. Le bail est-il renouvelé en novembre de l'année 1731? Michel Cotton continue-t-il d'habiter chez la veuve La Fantaisie, c'est-à-dire à peu près à l'endroit où se trouve la maison Granger. Il est difficile d'apporter ici des précisions. On sait qu'à l'automne 1731, l'un de ses fils, François-Joseph, est baptisé à Notre-Dame de Montréal; qu'un autre de ses fils, Michel, est inhumé à Laprairie le 22 novembre 1735 - ce qui laisse supposer que l'orfèvre se livre à la traite des fourrures. On sait encore que le 7 avril 1733, il prend un apprenti, un enfant de dix ans du nom de Jean-Baptiste Serré; au reste, quinze jours plus tard, le maître, pour une raison qu'on ignore, met fin brusquement à ce brevet d'apprentissage qui devait durer dix ans. A Montréal comme à Québec, il sait se faire des ennemis; je ne signale ici que la longue querelle qui le met aux prises avec un de ses confrères montréalais, l'orfèvre Jacques Gadois dit Mauger.
A L'ETE 1739, on le retrouve à Québec; il est établi rue de Buade, à trois portes du Chien d'or; c'est là que naissent ces derniers enfants, Jeanne-Françoise (1739) et Michel (1741) - et celui-ci épousera plus tard une fille de l'orfèvre Joseph Pagé; c'est là qu'il tient boutique d'orfèvre et de doreur; c'est là enfin que sa femme meurt le 15 novembre 1743. L'histoire de sa vie est désormais celle de ses procès au Conseil supérieur et à la Prévôté. En 1743, c'est une sotte querelle avec le tonnelier Augustin Simard; trois ans après c'est une longue contestation avec le marchand Joseph Roussel; en 1747, c'est une affaire de logement avec le journalier Louis Paire et sa femme Louise Lemelin - je la résume en quelques mots afin qu'on se rende compte du caractère de l'orfèvre.
AU PRINTEMPS 1747, Cotton resté veuf avec deux enfants, propose au journalier Louis Paire et à sa femme de venir habiter avec lui; en retour du logement, Mme. Paire "feroit le boire et le manger" de l'orfèvre, "le Blanchiroit et accomoderoit ainsi que ses deux Enfants"; tant que dure la belle saison, il n'y a pas d'anicroche; mais avec les premiers froids de l'automne, la discorde entre dans la maison à la faveur du chauffage: les époux Paire se sont engagés à entretenir l'orfèvre, non à le chauffer; piqué au vif, l'artisan réplique qu'il leur fournira le bois de chauffage et qu'au surplus "l'Hyver Récompenseroit l'Esté"; Paire et sa femme, qui regrettent de s'être engagés si étourdîment envers un si mauvais coucheur, restent sur leurs positions; bientôt l'affaire s'envenime à tel point qu'au début de novembre, Michel Cotton met brutalement les époux Paire à la porte de sa maison et leur réclame une somme de vingt-huit livres, qu'il prétend leur avoir prêtée. Comme presque toutes les querelles de ce genre, l'affaire Cotton-Paire se complique de gros mots, d'injures plus ou moins méditées, voire de calomnies; la querelle dégénère en procès. Finalement, le Conseil supérieur départage les parties à la Salomon: Paire et sa femme devront quitter immédiatement le domicile et le service de l'orfèvre; par contre, ils ne lui doivent pas la moindre somme d'argent.
MICHEL COTTON est mort à la fin de l'année 1749 ou au début de l'année suivante; jusqu'ici, je n'ai pu déterminer en quel endroit.
A tant rouler sa bosse et à tant se quereller, Michel Cotton n'a guère le temps de se livrer à son art. Sans doute a-t-il façonné plus de bottes que de morceaux d'orfèvrerie; car ces derniers, en l'état actuel de nos connaissances, ne dépassent point le nombre de sept. Il en existait beaucoup plus autrefois; mais plusieurs d'entre eux ont été envoyés à la fonte, d'autres se sont perdus et quelques-uns se cachent peut-être dans quelque buffet de salle à manger ou dans quelque armoire de sacristie.
JE me hâte d'ajouter que les uvres de Michel Cotton qui se sont perdues sont tout probablement des morceaux d'orfèvrerie domestique. Car après avoir étudié attentivement les comptes paroissiaux de la première moitié du XVIIIe siècle, j'y trouve assez peu de chose qui concerne notre orfèvre. Du premier de comptes [sic] de Lachenaie, je transcris cette entrée qui date de l'année 732 [sic] : "A Cotton pour reste de payement de l'Acensoir... 1." Dans le premier livre de comptes de Repentigny, une entrée de 1733 se lit en ces termes: "Item a l'orfeure Cotton pour reste de l'Accomodage du Saint-Ciboire...12." Enfin, dans le "Journal" de la fabrique du Cap-Santé, je lis à la date de 1740 cette mention: "Plus à Mtre Cotton pour dorer laditte coupe neuf livres dix sols." - il s'agit de la dorure de la coupe d'un calice, que Paul Lambert dit Saint-Paul vient de façonner; au reste, cet ouvrage n'existe plus.
En somme, il ne subsiste que deux seules pièces d'orfèvrerie religieuse de notre artisan; elles appartiennent au trésor de l'église de la Sainte-Famille (île d'Orléans). La première est une "patène" en vermeil, toute simple, moulurée avec une certaine vigueur. L'autre est un "ostensoir" en argent, orné de pierres précieuses; comme je l'ai dit plus haut, il date probablement des environs de l'année 1730.
L'OSTENSOIR de la Sainte-Famille n'est point une création personnelle de Michel Cotton. Il comporte les éléments habituels des "soleils" français et canadiens de l'époque: une monstrance entourée de rayons tour à tour droit et lancéolés, et surmontée d'une croix; un balustre comprenant un nud en panse d'encensoir et trois faux-nuds dont les godrons sont disposés en chamade; enfin, un pied orné de godrons et de feuilles d'acanthe ajourées. Mais ce qui est personnel dans cette pièce vraiment magnifique, ce sont les proportions de chacun des éléments, c'est la ciselure nerveuse du nud, surtout c'est le dessin même de la ciselure - dessin peu raffiné, il est vrai, mais très décoratif.
LES autres ouvrages de Michel Cotton relèvent de l'argenterie domestique. Dans la collection de monsieur Louis Carrier, je relève d'abord une "cuiller à potage" en argent massif, qui porte le chiffre de Nicolas Bailly de Messein; comme ce personnage est mort en l'année 1734, la cuiller qui provient de sa succession est sans doute antérieure à cette date. Je relève ensuite dans la même collection un "gobelet de roquille", qui est marqué au chiffre de plusieurs anciens propriétaires; deux noms sont inscrits au long: "P. Demers" et "Chenet"; puis on lit les chiffres suivants: "A. G., L. T. B., et R. G."; ce gobelet, gentiment évasé, est l'un des mieux galbés de l'époque.
ENFIN, au couvent des Ursulines des Trois-Rivières, on conserve deux "fourchettes" en argent massif, qui portent le poinçon de notre orfèvre, [et] une grande "écuelle", également en argent et aussi poinçonnée M.C.; je voudrais écrire quelques mots de l'écuelle. Encore ici, on n'est pas en présence d'une uvre strictement personnelle de Michel Cotton, cette écuelle a à peu près la forme et les dimensions des autres écuelles de la même époque. Ce qui la caractérise, c'est le titre élevé du métal, c'est son épaisseur généreuse, c'est la qualité de son polissage impeccable, c'est ensuite cet ourlet qui cerne le bord supérieur du vase lui donne plus de solidité et de résistance et lui communique une élégance souveraine. C'est de l'excellente orfèvrerie.
L'OSTENSOIR de l'église de la Sainte-Famille et l'écuelle des Ursulines des Trois-Rivières sont des uvres si intéressantes, si parfaites dans le genre, qu'elles nous font regretter que leur auteur n'a pas eu plus de suite dans les idées ni plus de constance dans le labeur. Parfois, je pense à ce qu'il aurait pu être: assidu [à] son atelier comme Paul Lambert, attentif à sa technique comme Jacques Pagé dit Quercy, entreprenant comme Ignace-François Delezenne, doux et bienveillant comme Joseph Mailloux... Mais fils de coureur de bois, il a préféré ne pas tenir en place, se quereller plus souvent qu'à son tour [,] négliger sans vergogne ses "pratiques". L'homme aux deux métiers - le cordonnier et l'orfèvre - n'a pas su donner sa mesure.
Bas de vignettes:
[1] TROIS-RIVIERES- Couvent des Ursulines. Grande écuelle en argent massif, façonnée par l'orfèvre Michel Cotton. IOA
[2] STE-FAMILLE (île d'Orléans) - Ostensoir en argent massif, dont la monstrance est ornée de pierres de couleur. Façonné vers 1730 par l'orfèvre québécois Michel Cotton. IOA
[3] MONTREAL - Collection Louis Carrier. Gobelet de roquille en argent massif, marqué de plusieurs chiffres d'anciens propriétaires. uvre de Michel Cotton. IOA
[4] TROIS-RIVIERES. - Couvent des Ursulines. Fourchettes en argent massif, façonnées par l'orfèvre québécois Michel Cotton. IOA
[5] MONTREAL. - Collection Louis Carrier. Cuillers à potage en argent massif. Celle de gauche, marquée au chiffre de Pierre Godefroy de Tonnancour, est l'uvre de l'orfèvre Pierre Gauvreau; vers 1710. Celle de droite, marquée au chiffre de Nicolas Bailly de Messein, est l'uvre de Michel Cotton. IOA