Ciboires du XVIIe siècle au Québec.
L'identification des ciboires du Québec a été établie avec la collaboration de Michèle Bimbenet-Privat.
MO = poinçon de maître orfèvre. MC = poinçon de maison commune de Paris sauf avis contraire. C = poinçon de charge. D = poinçon de décharge.
Photographies de Robert Derome sauf avis contraire. Site évolutif depuis le 9 juillet 2023. Dernière mise à jour le 8 août 2023.
| Ciboires du XVIIe siècle | Géométriques | Anges | Fruits | Autres | |
Trois ciboires aux riches décors similaires et peu répandus.
Longueuil. Anonyme, France, Ciboire de Longueuil, XVIIe siècle, photo Marius Barbeau 1936, Musée canadien de l'histoire 81044. |
L'ancien ciboire de Longueuil, photographié par Marius Barbeau en 1936, est tout à fait similaire à ceux de L'Ange-Gardien et des Ursulines de Québec. On n'a relevé aucun poinçon sur ces orfèvreries, ce qui est tout à fait inhabituel ! Ils partagent le même style décoratif que l'on peut dater comme étant du XVIIe siècle. La grande guirlande sur leurs coupes est un motif que l'on ne retrouve pas sur d'autres ciboires, tant au Québec qu'en France. Est-il possible, en les comparant à d'autres objets du même type, de les dater plus précisément ? | Plus elles sont anciennes, plus les pièces d'orfèvrerie religieuse d'usage courant ont été soumises à l'usure du temps, aux bris et réparations subséquentes. Pour les ciboires, les croix, couvercles, coupes et pieds sont les parties les plus souvent abîmées, réparées ou refaites. Le noeud principal, au centre de la tige, habituellement moins transformé, est la partie qui se voit le mieux sur les photographies. Ce sont donc les décors de ces noeuds qui guideront l'exploration de leurs motifs décoratifs regroupés ci-dessous par catégories. |
| Ciboires du XVIIe siècle | Géométriques | Anges | Fruits | Autres | |
Noeuds à décors géométriques.
1637-1638, 1689-1716. Loir, Nicolas, France, Paris (Me 1616-1653-). Loir, Jean-Baptiste, France, Paris (Me 1689 †1716). Ciboire. 1637-1638, 1689-1716. Argent MO : fleur de lys couronnée, deux grans, un N et un L, lettre romaines, et une rose au milieu desdites lettres ; une fleur de lys couronnée, deux grans, IBL. MC : R de 1637-1638. Québec Église Notre-Dame. |
Saint-Mathias. Anonyme, France. Ciboire. 1600-1699. Argent H. 21 cm. Aucun poinçon. Saint-Mathias. Roy 1978.01, p. 15. Photo IBC, 77.1155 (45). |
Paroisse inconnue. Anonyme, France, Province. Ciboire. 1600-1799. Argent, poids 298 g. H 21 cm ; D 12 cm. Sous le pied. MO : une couronne, deux symboles, lettres IDB. MC : N couronné. D : une couronne ; un symbole. Sous la coupe. Couronne. Poinçon non identifié. Samuel Breitman. Québec Musée national des beaux-arts du Québec. 57.21. |
Le ciboire de Nicolas Loir, conservé à l'église Notre-Dame de Québec, est poinçonné de 1637-1638, soit la période du roi Louis XIII dont le règne va de 1610 à 1643. Mais il porte également les poinçons de Jean-Baptiste Loir, actif de 1689 à 1716 sous le règne de Louis XIV (roi de 1643 à 1715), utilisant toujours des gararits et décors semblables à ceux de son grand-père. | Il est peu plausible que cet ancien ciboire ait fait partie du fond de commerce de Nicolas et qu'il ait ultérieurement été commercialisé par Jean-Baptiste plus d'un demi-siècle plus tard ! Il est beaucoup plus approprié de penser qu'il ait d'abord été importé en Nouvelle-France, pour être ensuite retourné en France afin d'être réparé après plusieurs décennies d'utilisation. Ceci est d'autant plus probable qu'à cette époque la colonie ne pouvait alors pas offrir les services d'un orfèvre capable d'effectuer des travaux aussi sophistiqués (Derome 1974b et Trudel 1974a) ! | Les ciboires non datés de Saint-Mathias et d'une paroisse inconnue participent du même style, ce dernier ayant un fermoir de couvercle habituellement présent sur les petits ciboires que l'on transporte sur de plus longues distances pour aller donner la communion aux malades. Les godrons des noeuds deviennent beaucoup plus fins lors du passage vers le XVIIIe siècle. |
1688-1689. Anonyme, France, Paris. Ciboire. 1688-1689. Argent, dorure à l'intérieur de la coupe. Poids 10 onces. H 20,7 cm ; D pied 10,6 cm ; D coupe 9,2 cm. MO parisien dont seulement la partie supérieure est visible. C de Paris ouvrages bruts de Jacques Léger : 1687-1691. Vérification de C, étoile à 4 branches : 1687-1691. D de Paris moyens ouvrages non chargés de Jacques Léger : 1687-1691. MC de Paris : T de 1688-1689. Ottawa Collection Birks, en dépôt à Québec, Musée de l'Amérique française. QMAF 022.984.a-b. CB 1931.636-638. 941117. |
| Ciboires du XVIIe siècle | Géométriques | Anges | Fruits | Autres | |
Les décors à têtes d'anges dont les énigmatiques objets donnés par Jean Dennemarche en 1641.
Ce ciboire a successivement été attribué à : • « M. Danne Marche orfèvre à Paris [Vallée 1934.08.27-30] » ; • « Annemarche (Dannemarche, M. d'., orfèvre) 35, 64 [Jamet 1939, Index des noms de personnes p. 430]. » ; • « Paris warden of 1628 [Traquair 1940, p. 143-144] » ; • « l'orfèvre parisien Dennemarche [Morisset 1950.10.22 ou web] » ; • « (?) Paris, 1641 [...] Poinçons : M : illisible ; MC : illisible [Trudel 1974a, p. 58]. » ; • « l'orfèvre Jean Dannemarche [RPCQ, ciboire, web ou pdf] » ; • « Dennemarche (orfèvre), 49 [Lacroix 2012, p. 293] ». | L'imposant et très complet ouvrage en deux tomes de Michèle Bimbenet-Privat sur l'orfèvrerie parisienne du XVIIe siècle ne donne cependant aucune entrée aux différentes graphies de ce prétendu nom d'orfèvre que ce soit aux lettres A, D ou M (Bimbenet-Privat 2002). |
« 1641 Présents de Mr D'Anne marche. Monsieur d'Anne Marche, parent de la Mere Jeanne de Ste Marie défunte nous envoya le ciboire que nous avons encore, l'encensoir, le plat d'argent et les burettes, et un petit soleil dont nous avons fait faire depuis le petit ciboire et d'autres burettes [2. Objets encore conservés dans le trésor de l'Hôtel-Dieu. Le P. Vimont fait allusion au même bienfaiteur en ces termes : "Une personne de vertu leur a envoyé (aux Hospitalières) cette année un beau soleil (ostensoir) et un beau ciboire d'argent doré pour leur chapelle" (Relations des Jésuites. Année 1641. Op. cit., p. 25)]. Il nous a fait beaucoup de bien en considération de sa chere cousine, quoy quelle eût vécu si peu parmy nous [Jamet 1939, p. 35]. »
Jeanne Suppli, dite mère de Sainte-Marie, arrive le 8 juillet 1640. Atteinte d'un mal de poitrine, elle décède le 5 mars 1641 à l'âge de 28 ans. Fille unique d'une riche famille, elle était une millesoudiere, terme populaire désignant un revenu de 1 000 sous par jour, soit 50 livres (Jamet 1939, p. 31-32).
Le manuscrit des Annales de l'Hôtel-Dieu situe en 1641 la donation par « M.r d'anne marche » de l'ensemble de ces objets (Juchereau 1716, p. 18). Leurs inscriptions présentant le nom du donateur pourraient cependant être postérieures, puisque celle du plateau donne la date de 1642 ! On y relève deux orthographes : « I Danemarche » et « Iean Dennemarche ». Les recherches se compliquent du fait que ce mot désignait aussi le royaume du Danemark ! Ainsi qu'un château construit à Dreux au XIIIe siècle. Mais, le poinçon d'orfèvre du plateau oriente les recherches vers la ville de ROUEN où plusieurs informations concordent avec ce riche donateur. | Jean Dennemarche est trésorier de l'église Saint-Nicaise de ROUEN en 1590 et 1591 (Robillard 1892, t. 5, p. 420), paroisse où une rente de 20 sous le concerne, le 16 janvier 1596, à propos d’une maison de la rue du Coulomb (Le Cacheux 1938, t. 4, fascicule 1, pdf 155). En 1613, on accorde à Jehanne Le Coq la permission de s'asseoir sur un chouquet attaché au bout du banc de la femme de Jehan Dennemarche (Bussy 1914, p. 51). Toujours dans la même église, une plaque obituaire fait référence au décès de Jean Dennemarche, bourgeois de ROUEN, le 4 août 1630, tout en citant également le nom de son fils homonyme (Rouen 1710, t. 2, p. 445-449 ; Farin 1731, t. 2, p. 167). Une autre plaque obituaire, datée de 1632 à l'église Les Autels sur Clères d'Authieux-Ratiéville, identifie Jean Dennemarche comme bourgeois de ROUEN (web ou pdf). | L'activité philanthropique religieuse de Jean Dennemarche fils s'épiphane en 1631, après le décès de son père homonyme, lorsqu'il donne la ferme de Grandpré, à Sainte-Croix-sur-Buchy, aux Jésuites de ROUEN : « pour contribuer au service qu'ils rendent à Dieu et au public, et aussi pour être participant lui et les siens vivants et les trespassés aux saints sacrifices qui se font en la Compagnie [Robillard 1864, t. 1, série D, p. 58, 1551-1757] ». Les pratiques de ce dévôt se confirment en 1631-1632 par une donation à la fabrique de Saint-Nicaise pour la fondation de messes (Robillard 1892, t. 5, p. 428-429). Cette générosité ecclésiale en faveur de Saint-Nicaise se poursuit par une autre très importante donation de ce mécène, celle de deux maisons, en 1638 et 1643 « pour servir à y loger le vicaire et deux autres prêtres de la paroisse [Bussy 1914, p. 14] » ; une de ces maisons avait été acquise en 1514 par son aïeul Nicolas Dennemarche. L'activité de ce personnage en rapport avec la Nouvelle-France est corroborée jusqu'en 1649-1650 par un document conservé aux Archives nationales du Québec concernant la « Vente de 24 acres de terre entre Jean Dennemarche, vendeur, demeurant à ROUEN, et Jean Guillebert, preneur, aussi du vicomté de ROUEN, moyennant la somme de 4 000 livres [Chassé 1973, p. 8-9] », document qui fait état de liens non explicités avec le Collège de Québec et le jésuite Paul Le Jeune [BANQ, CN307,P24, Acte devant Jacques Cavé et Jean Houspeville (?), notaires de Rouen, 24 septembre 1649, copie collationnée le 26 août 1650 ; voir aussi cette transcription à compléter]. |
Ces trois objets proviennent du même donateur à la même date. Examinons donc leurs poinçons d'orfèvres afin d'en interpréter les synergies. Seul le plateau en présente un presqu'entièrement lisible. Sous la couronne, entre deux grains de remède, il arbore l'agneau de dieu ou agnus dei, symbole de la ville de ROUEN largement utilisé par ses orfèvres (Cassan 1980, p. 262). La première initiale est clairement lisible, il s'agit d'un N ; elle est suivie d'un symbole non identifié, appelé « différent » dans les archives ; sur la même ligne, on voit la moitié supérieure en forme de V d'une lettre incomplète ; puis, en-dessous, un autre symbole non identifié. |
Le poinçon d'orfèvre du ciboire est pratiquement illisible, mais on peut y supputer un agnus dei sous une couronne. Celui de l'encensoir présente une partie de sa couronne et, en-dessous décalé vers la gauche comme dans une double insculpation, une lettre qui pourrait être interprétée comme la partie supérieure d'un V, Y ou X. |
Chronologie des orfèvres de Normandie dont les initiales des poinçons commencent par la lettre N. D'après la liste alphabétique de Cassan 1980, p. 266, augmentée d'éléments qu'il fournit par ailleurs.
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Nicolas Varin est reçu maître orfèvre en 1583 à ROUEN et il est répertorié à CAEN de 1617 à 1666. Il est le père de Noel et Pierre, tous deux reçus orfèvres à ROUEN en 1614. Noel est répertorié à CAEN de 1620 à 1666. Ils ont gardé l'agnus dei dans leurs poinçons même si ceux des orfèvres de CAEN portent habituellement le léopard des armoiries de cette ville (Cassan 1980, p. 40-68). Cette dynastie des orfèvres Varin inclut également un prénommé « R. », Jacques et sa veuve, ainsi que les dames Marie, Rachel et Suzanne jusqu'au début du XVIIIe siècle (Cassan 1980, p. 66-67 et 256-257). |
Les poinçons de Pierre et R. Varin, insculpés à CAEN en 1617 et 1626 et portant la seule lettre V, sont très différents de celui du plateau. Ceux de Nicolas et Noel Varin, enregistrés à CAEN en 1617 et 1620, ne présentent pas sous leurs lettres le symbole vertical visible sur celui du plateau. Se pourrait-il que celui du plateau soit un autre poinçon de ces Varin ? Ou celui d'un autre orfèvre non répertorié ? |
Maison Commune ou Jurande, de ROUEN et de CAEN (Cassan 1980, p. 46 et 175). Étant donné que les deux orfèvres Varin, Nicolas et Noel, ont d'abord été reçus à ROUEN pour ensuite pratiquer leur art à CAEN, cela ouvre la porte à plusieurs possibilités d'interprétations pour le poinçon de Maison Commune ou de Jurande dont les alphabets étaient alors composés de 23 lettres (sans les J, U et W). Ces orfèvres auraient-ils pu conserver le privilège de faire marquer leurs oeuvres dans ces deux villes ? En supposant que les objets donnés par Dennemarche en 1641 soient de fabrication récente, examinons les deux alphabets des lettres dates pour les Maisons Communes de ROUEN et de CAEN immédiatement contemporaines et antérieures à cette date. La séquence des lettres dates pour ROUEN est connue de 1599 à 1619, puis calculée sans anicroche pour 1620-1627 et 1629-1644, mais leurs illustrations sont manquantes ; quant au G il pourrait dater de 1628 ou 1651. Impossible donc d'y comparer les lettres insculpées sur les objets donnés par Dennemarche ! Pour CAEN, seulement 8 lettres des deux cycles sont datées (1622, 1624, 1626, 1627, 1629, 1631, 1632, 1635), soit 17% (Cassan 1980, p. 46), avec en sus de tracassantes incohérences de séquences chronologiques inexpliquées pour 1625, 1628, 1630 et 1633-1634 ! Sans balises solides, le calcul par projection est donc hypothétique pour toutes les autres dates ! Comparons donc les photographies disponibles de ces alphabets avec celles des lettres dates des objets donnés par Dennemarche, d'abord pour CAEN, ensuite pour ROUEN. |
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Compte tenu de la datation de 1579 à 1581 des poinçons de Maison Commune des pièces d'orfèvrerie données par Dennemarche, l'attribution à l'aiëul de la dynastie des Varin ne tient pas puisqu'il a été reçu maître orfèvre en 1583. | La liste des poinçons d'orfèvres de ROUEN commençant par la lettre N a permis d'identifier trois autres candidats dont les activités professionnelles ont débuté avant 1579-1581 : les Nicolas Loys, Gaultier ou Desmaretz. Mais la description de leurs poinçons et leurs reproductions photographiques confirment que leurs symboles ne concordent pas avec celui du plateau. |
Orfèvres de la famille Yon (Cassan 1980, p. 258).
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La partie supérieure de la deuxième lettre du poinçon d'orfèvre du plateau est bien en forme de V. Cette lettre ne permet pas d'en identifier l'auteur. Comme seulement la partie supérieure est lisible, examinons les deux autres lettres présentant cette conformation. Puisqu'il n'y a pas d'orfèvre à ROUEN avec un nom commençant par X, pourrait-il s'agir d'un Y ? Nicollas Ysore, reçu maître en 1544, possède les bonnes initiales, mais son poinçon avec « une demi-fleur de lys » n'est pas celui de ce plateau. Examinons les données des membres de la famille Yon qui y sont recensés. |
Dans la liste des symboles des poinçons, celui d'Adrian Yon présente « une enclume et une main qui tient un marteau », description qui pourrait convenir à celui du plateau. Sa candidature comme auteur de cet objet se heurte cependant à plusieurs obstacles : son prénom ne commence pas par un N, mais comme il y en a un à la fin de son prénom, il ne serait pas impossible qu'il l'ait utilisé ; il a été reçu orfèvre en 1583, trop tard pour être l'auteur de cet objet en 1580 ; malgré la mauvaise qualité de la photo de son poinçon, on peut estimer que son marteau n'est pas celui de ce plateau. Adrian Yon était le fils d'un maître orfèvre, mais le prénom de son père n'est pas donné. Ce symbole aurait donc pu être repris de lui et modifié, faisant peut-être de ce père inconnu l'auteur de ce plateau. |
Aucun orfèvre de cette famille Yon n'est documenté avec un prénom commençant par la lettre N. Par contre, trois portent le prénom de Pierre qui, au baptême, peut être accompagné par ceux de Noël, Nicolas ou autre N afin de les différencier. Le poinçon de Pierre 2 n'est pas connu, alors que ceux de Pierre 1 et Pierre 3 contiennent une clef, impossible à déchiffrer sur ces mauvaises photographies. Serait-ce la clef de l'énigmatique symbole du plateau ? Une serrure et sa clef ! L'un ou l'autre orfèvre de cette famille Yon pourrait-il être l'auteur de ce plateau ? |
1581. Orfèvre non identifié, Rouen, Ciboire, 1581, Québec, Monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu, photo RD (Trudel 1974a, p. 58-59). |
1631-1637 ? Anonyme, Ciboire, 17e siècle, Argent doré, H = 36 (Dimension incertaine). Sur le pied armes de Mgr Dominique Séguier évêque d'Auxerre 1631-1637. Bourgogne-Franche-Comté ; Yonne (89) ; Auxerre ; cathédrale Saint-Étienne. |
Les nouvelles interprétations des poinçons des trois objets donnés par Jean Dennemarche recule donc de six décennies leur datation en plaçant leur fabrication à Rouen en 1579-1581, ce qui correspond assez bien avec leurs caractères archaïsants. Le ciboire est abondamment décoré de têtes d'anges repoussées en très hauts reliefs que l'on retrouve également sur le ciboire sur le ciboire de Mgr Séguier vers 1631-1637, ainsi que sur plusieurs autres du XVIIe siècle conservés en France qui ne sont sont pas précisément datés. Ceux-ci présentent des surfaces entièrement décorées, mais aucun n'offre des décors pouvant ressembler à ceux des Ursulines, Longueuil et L'Ange-Gardien.
Angers. Anonyme, Ciboire, 17e siècle, Argent. H = 25 ; d = 12,5 ; diamètre de la coupe, pied : d = 14. Poinçon : M couronné. Poinçon de maître non angevin, peut-être parisien : fleur de lis couronnée à deux points de remède au-dessus d'un aigle volant de droite à gauche. Inscription : de la Visitation d'Angers. Provient du centre hospitalier régional. Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; château, dépôt départemental des objets mobiliers (web). Pied à frise repercée de feuilles d'acanthes et décoré de trois têtes d'anges en fort relief et de trois motifs aux instruments de la Passion. Large collerette. Noeud balustre avec feuilles et trois têtes d'anges en relief. Coupe avec fausse coupe ornée de trois têtes d'anges et de trois motifs aux instruments de la Passion. |
Elven. Anonyme, Ciboire, 17e siècle, Argent doré, H = 28 ; d = 13,5 (Diamètre à la base), Bretagne ; Morbihan (56) ; Elven ; église (web). |
Le Malzieu-Ville. Anonyme, Ciboire, 17e siècle, Argent : doré ; fonte : repoussé, ciselé, Occitanie ; Lozère (48) ; Le Malzieu-Ville ; église paroissiale Saint-Hippolyte (web). Ornement végétal. |
Plougasnou. Le Roy Pierre (orfèvre), Ciboire, 17e siècle, Argent, H = 33,8 ; d = 16,7 (pied) ; d = 14,9 (coupe), Bretagne ; Finistère (29) ; Plougasnou ; église Saint-Pierre (web). Olivier Le Roy était orfèvre à Morlaix. |
Pugny. Anonyme, Ciboire, 17e siècle, Argent : doré, H = 24,5 ; d = 13,5 ; d = 11,5 (diamètre du pied ; diamètre à l'ouverture de la coupe), Poinçon de maître : F et I surmontées chacune d'un grain de remède et situées de part et d'autre d'une hermine couronnée en chef ; lettre-date : couronne surmontant un V ; armoiries d'alliance accolées de Montauzier et de Chateaubriand, d'une part, d'Angenne et de Vivonne d'autre part, Nouvelle-Aquitaine ; Deux-Sèvres (79) ; Pugny ; prieuré Saint-Pierre (web). La croix couronnant le ciboire est une réparation. |
Saint-Antoine-l'Abbaye. Villette Martin (?, orfèvre lyonnais), Ciboire, 17e siècle, Auvergne-Rhône-Alpes ; Isère (38) ; Saint-Antoine-l'Abbaye ; église abbatiale, Oeuvre volée (web). |
Tours. Anonyme, Ciboire, 17e siècle, Argent : doré, repoussé, ciselé, Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; église Notre-Dame-la-Riche (web). |
Les ciboires parisiens du XVIIe siècle conservés au Québec sont généralement beaucoup plus sobrement décorés que leurs congénères français, réservant les décors à têtes d'anges au seuls noeuds.
1667-1680. Rosnel, Claude de, France, Paris (Me 1656). Ciboire. 1667-1668 [couvercle], 1679-1680 [base]. Argent. Sous le pied : MC de Paris K avec un différent de 1679-1680 ; C de Paris de Martin du Fresnoy 1677-1680. À l'intérieur du couvercle : MO, C et D avec une épée et un drapeau en croix ; MC de Paris Y de 1667-1668. Kahnawake. |
1675-1676. Daveau, Adrien, France, Paris (Me 1655 †1693-1694). Lambert dit Saint-Paul, Paul, Québec (1691 ou 1703 - 1749, actif 1729-1749) [coupe]. Ciboire. 1675-1676. MO « fleur de lis… un A et un D fermez de deux branches de laurier » insculpé le 17 décembre 1755. C : Paris Jean-Baptiste Lucot 1674-1677. MC : G de 1675-1676. Vieille vaisselle de Paris de Paul Brion du Saussoy 1680-1681 ? Autres poinçons illisibles. Wendake Village des Hurons Église Notre-Dame-de-Lorette. |
1681-1682. Loir, Pierre 2 (1628-1700) ou Pierre 2 Lévesque (1642-1709), France, Paris. Ciboire. 1681-1682. Argent MO : PL et une croix. C moyens ouvrages : 1681-1684. MC : 1681-1682. « POUR — LES — RELIGIEVSES — HOSP — DE — MONTREAL — 1682 » Montréal Religieuses hospitalières de Saint-Joseph. |
1685-1686, 1687-1691. Masse, Jean, France, Paris (Me 1653 †1714). Ciboire. 1685-1686, 1687-1691. Argent doré. H 27 cm ; H sans le couvercle 20,6 cm ; D pied 14,2 cm ; D coupe 13,2 cm. Sous le pied. MO : I, une masse, M. C de Paris petits ouvrages Étienne Ridereau : 1684-1687. MC de Paris : Q de 1685. Sur la bate de la collerette. MO : I, une masse, M. D vaisselle montée Étienne Ridereau 1684-1687. Contremarque petits ouvrages Jacques Léger 1687-1691 : L fleuronné. Rebord extérieur de la coupe. MO : I, une masse, M. D petits ouvrages Étienne Ridereau 1684-1687. Contremarque petits ouvrages Jacques Léger 1687-1691 : L fleuronné. Intérieur du couvercle. MO : I, une masse, M. C de Paris grands ouvrages Étienne Ridereau 1684-1687. MC de Paris : Q de 1685. Croix du couvercle. D vaisselle montée Étienne Ridereau 1684-1687. Contremarque petits ouvrages Jacques Léger 1687-1691 : L fleuronné. MO : [L ?] M. C : Ridereau 1684-1687. MC : Q de 1685-1686. Laprairie 941119. |
1685-1686. Anonyme, France, Paris, IB. Bastier, Jean (Me 1682 - connu jusqu'en 1729-1729) [attribution]. Ciboire de Boucherville. 1685-1686. Argent H 27,5 cm ; D 15 cm. Sous le pied. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une flèche entre I et B. C : Paris, petits ouvrages, Étienne Ridereau 1684-1687. MC : Q de 1685-1686. Un A surmonté d'une fleur de lys et flanqué de deux grains. D : vaisselle montée, 1684-1687. MC de Paris : Q de 1685-1686. Sur la bate. D de Paris, vaisselle montée, Étienne Ridereau, 1684-1687. Bordure de la coupe. D de Paris, petits ouvrages, Étienne Ridereau 1684-1687. Intérieur du couvercle. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une flèche entre I et B. C : Paris, petits ouvrages, Étienne Ridereau 1684-1687. MC de Paris : Q de 1685-1686. Boucherville. Québec Musée national des beaux-arts du Québec. 75.09. La croix sur le couvercle est brisée et manquante. |
1687-1688. Daveau, Adrien, France, Paris (Me 1655 †1693-1694). Loir, Alexis, France, Paris (Me 1670 †15 avril 1713). Ciboire. 1687-1688. MO « fleur de lys, 2 grains et deux palmes entre un A et un D » insculpé en juillet 1680. C 1687-1691. D moyens ouvrages non chargés 1687-1691. MC : S de 1687-1688. Sur la coupe. MO une croix entre A et L. Sur la base. « — EX VOTO 1701 — ». Sur le couvercle. « H / G ». Québec Hôpital général. |
| Ciboires du XVIIe siècle | Géométriques | Anges | Fruits | Autres | |
Noeuds à décors de fruits et ruban.
Québec Ursulines. Anonyme ID, France, Province, Ciboire, XVIIe siècle, 29,7 cm, MO ID, MC P couronné, Québec Ursulines (Traquair 1940, p. 118 n° 2). Réparation sous le noeud central. |
Le Grau-du-Roi. AV, Ciboire, 17e siècle, H = 25,5 ; d = 13,2 ; pied : d = 14,8, Poinçon de maître, Initiales entrelacées surmontées d'une couronne. poinçon répété deux fois, sur le dessus du pied, Occitanie ; Gard (30) ; Le Grau-du-Roi ; église paroissiale Saint-Louis (web). |
1662. Anonyme, Ciboire, Argent, 1662 (sous le pied), Décor de têtes d'anges et instruments de la Passion, Occitanie ; Ariège (09) ; Saint-Lizier ; église, ancienne cathédrale Notre-Dame (web). |
1672-1674. Anonyme, France, Paris, ILB. Ciboire. 1672-1674. Argent et or. Poids 380 g. H 22,3 cm ; D 12 cm. Sous le pied. MO : ILB. C de Paris de Vincent Fortier 1672-1674 : A couronné et cantonné de trois fleurs de lys et d'un grain. MC traces, peut-être un D, un E ou un J. Couvercle. Aucun poinçon. Musée national des beaux-arts du Québec. 68.153 Photo FGM, Québec Musée du Québec, K13-1, Photo L.C. 7/5/68, fiche 11873. |
1673-1674. Daveau, Adrien, France, Paris (Me 1655 †1693-1694). Ciboire. 1673-1674. Argent H 26,0 cm ; H sans couvercle 18,8 cm ; D base 11,6 cm ; D coupe 11,7 cm. MO « fleur de lis… un A et un D fermez de deux branches de laurier » insculpé le 17 décembre 1755. MC : E de 1673-1674. C : Paris, Fortier, 1672-1677. Sillery. Couvercle de la fin du XIXe siècle. Modifications à la base. |
1677-1680. Anonyme, France, Paris. Ciboire. 1677-1680. Argent blanc. H totale 18,5 cm environ ; H au niveau de la coupe 13,9 cm ; D du pied 9,9 cm ; D de la coupe 7,9 cm. Sous le pied : peut-être des traces des poinçons de MO, C et MC. Sur la bate : D de Paris de Martin Du Fresnoy 1677-1680 une couronne fermée. Sous le pied, au burin mécanique : « CE CIBOIRE A ÉTÉ DONNÉ DU VIVANT DE LA VÉN. M. BOURGEOYS / À LA CONG. DE N. D. DE LA VICTOIRE, / FONDÉE LE 2 JUILLET 1658 ». Montréal Congrégation Notre-Dame Centre Marguerite Bourgeoys. Coupe probablement repolie et reconsolidée ; collerette supérieure remontée et pas de vis refait ; le pas de vis inférieur a peut-être été refait ; fond repoli sous le pied et poinçons effacés pour donner place à une inscription. |
1687-1691, 1691-1697, 1800-1899. Anonyme, France, Paris. Anonyme, Québec. Ciboire de Sainte-Foy. 1687-1691, 1691-1697, 1800-1899. Argent, coupe dorée. Poids 818 g. H 26,5 cm ; D 14,5 cm. Sous le pied. C de Paris des ouvrages bruts 1687-1691. Sur la bate. D de Paris, vaisselle montée, Jacques Léger 1687-1691. Paris, contremarque des petits ouvrages, Pierre Pointeau 1691-1697. (sous le pied) « N.D. de Foye. A.D. 1705 » Sainte-Foy. Québec Musée national des beaux-arts du Québec. 76.24. Bate modifiée et agrandie. Nœud refait à la partie supérieure, ainsi que la tige et la collerette au-dessus. Coupe et fausse coupe du XIXe siècle. |
1688-1689, 1729-1749. Testard, Toussaint, France, Paris (Me 1682). Lambert dit Saint-Paul, Paul, Québec (1691 - 1749, actif 1729-1749) [fausse-coupe]. Ciboire. 1688-1689, 1729-1749 [fausse-coupe]. Argent H totale 21 cm ; H sans le couvercle 15,2 cm ; D pied 10,9 cm ; D coupe 9,1 cm ; D couvercle 9,8 cm. Pied. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, TT, une tête. C de Paris ouvrages bruts et vérification de Jacques Léger : 1687-1691. MC de Paris : T de 1688. Rebord de la coupe. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, TT, une tête. D de Paris moyens ouvrages non chargés de Jacques Léger : 1687-1691. Croix. D de Paris vaisselle montée de Jacques Léger : 1687-1691. Intérieur du couvercle. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, TT, une tête. C de Paris ouvrages bruts et vérification de Jacques Léger : 1687-1691. MC de Paris : T de 1688. Québec Archevêché 941118 RD, objet très terni non nettoyé. |
1694-1695. Gouel, Gilles, France, Paris (Me 1694, cité en 1754). Ciboire de Rivière-Ouelle. 1694-1695. Argent, intérieur de la coupe en or. Poids 352 g. H 20 cm (7"7/8) ; D 11 cm. Sous le pied. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une grappe entre les lettres G et G. C de Paris, ouvrages bruts, Pierre Pointeau, 1691-1697. D de Paris, vaisselle montée, Pierre Pointeau, 1691-1697. MC de Paris : A de 1694-1695. Sur la bate. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une grappe entre les lettres G et G. Bordure de la coupe. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une grappe entre les lettres G et G. D de Paris, vaisselle montée, Pierre Pointeau, 1691-1697. Paris, vieille vaisselle, Pierre Pointeau, 1691-1697 : un A côtoyé de deux demi fleurs de lys. Intérieur du couvercle. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une grappe entre les lettres G et G. C de Paris, ouvrages bruts, Pierre Pointeau, 1691-1697. MC de Paris : A de 1694-1695. Pas de photo du poinçon de vieille vaisselle. Rivière-Ouelle, en dépôt à Québec Musée national des beaux-arts du Québec. 67.18. |
Varennes. Anonyme, France, Toulon, IL. Ciboire de Varennes. 1600-1699. Argent, intérieur de la coupe en vermeil H 9"1/2 Sous la base. MO : fleur de lys couronnée, IL, symbole. O surmonté d'une fleur de lys. T surmonté d'une couronne et cantonné de deux grains. Sur la bate. MO : fleur de lys couronnée, IL, symbole. Sur la bate. « [une flèche pointant vers le bas] CAP [une flèche pointant vers le bas] VARENNE [une flèche pointant vers le bas] ». Varennes, en dépôt à Québec Musée national des beaux-arts du Québec. 71.04. |
| Ciboires du XVIIe siècle | Géométriques | Anges | Fruits | Autres | |
Autres décors de noeuds.
1660-1661. Boursier, Claude, France, Paris (poinçon déclaré le 13 août 1647 - encore actif en 1698). Ciboire de Château-Richer. 1660-1661. Argent, intérieur de la coupe dorée. Poids 607,3 g. H 26,1 cm ; D de la coupe 11,5 cm ; D de la base 13,1 cm. MO : une fleur de lys couronnée, deux grains, une grappe de raisin entre C et B. MC, 30 décembre 1661 - 27 juin 1663 : R couronné (sous la base). Château-Richer, en dépôt à Québec, Musée de l'Amérique française. |
1672-1676. Davault, Adrien (1694), Orfèvre, Ciboire de la chapelle aux armes de France, 1672-1676, 28,3 cm, vermeil, Louvre, OA 10363 (web : ciboire et chapelle). |
1694-1695. Anonyme, France, Paris. Ciboire. 1694-1695. Argent doré, matériau très épais. H totale 23,5 cm ; H au niveau de la coupe 17,5 cm ; D du couvercle 11 cm ; D du pied 12 cm. Sous le pied : MC de Paris A de 1694-1695 ; C de Paris des ouvrages bruts de Pierre Pointeau 1691-1697. Au bord de la coupe : poinçon de vieille vaisselle de Paris de Pierre Pointeau 1691-1697. Sur la croix du couvercle : D de vaisselle montée de Pierre Pointeau 1691-1697. À l'intérieur du couvercle : MC de Paris A de 1694-1695 ; C de Paris des ouvrages bruts de Pierre Pointeau 1691-1697. Sous le pied ? : « Donné par Mlle Leber ». Montréal Congrégation Notre-Dame. |
Deux décennies après celui géométrique de Nicolas Loir, le gabarit d'ensemble du ciboire de Claude Boursier est tout à fait semblable, ainsi que les décors du couvercle et du pied. Son caractère archaïsant est toutefois modernisé. Bien que le noeud soit toujours pyriforme, il se pare désormais de fleurs de lis stylisées au lieu de godrons, mais les palmettes y sont toujours présentes dans le bas. Participent également à cette modernité, la forme moins évasée de la coupe et l'absence de fausse-coupe godronnée.
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Ciboires du XVIIe siècle au Québec.