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Nous n'avons retracé aucun autre portrait de ces deux personnages antérieurs à leur publication dans Sulte 1882-1884. Il est donc possible que ce soient des portraits fictifs...
Nicolas-Marie Renaud d'Avène des Méloizes (1696-1743) est né et décédé à Québec. Il fut officier dans les troupes de la marine. Il échoua à établir ici une fabrique de tuiles de toitures, principalement à cause du contexte colonial réfractaire à l'établissement d'entreprises industrielles.
Angélique Chartier de Lotbinière (1693-1772), fille de René-Louis Chartier de Lotbinière et de Marie-Madeleine Lambert, épousa en 1712 Jean-François Martin de Lino (1686-1721), puis en 1722 Nicolas-Marie Renaud d'Avène Des Méloizes (1696-1743). Elle est née et décédée au Québec, sépulture dans l'église de l'Hôtel-Dieu (Tanguay 1871-1890).
« Finalement le nom de Des Méloizes reste connu dans l'histoire du Canada non pour son esprit entreprenant, mais parce que sa fille, Angélique, qui épousa Michel-Jean-Hugues Péan le 3 janvier 1746, devint la maîtresse de François Bigot (Donald J. Horton, DBC). »
La majorité des auteurs font naître Angélique Renaud d'Avène des Méloizes à Québec, baptisée le 12 décembre 1722 sous le prénom d'Angélique-Geneviève. Tanguay 1871-1890 la fait naître deux ans plus tard, baptisée le 10 septembre 1724 à Charlesbourg sous le prénom de Marie-Angélique. Mariée à Péan en 1746, elle devient la maîtresse de Bigot après son arrivée à Québec en 1748. Leur histoire a été popularisée par le célèbre roman de Willam Kirby, The Golden Dog. Prêt pour la publication dès 1873, cet ouvrage fut publié chez Lovell, Adam, Wesson et Cie de New York en février 1877 et connut par la suite de multiples éditions avec de nombreuses variantes et traductions (DOLQ).
Benjamin Sulte (1841-1923) joua un rôle très important dans la préparation et la diffusion de ce roman, tel qu'il le raconte lui-même (« Préface » de Benjamin Sulte, Ottawa, octobre 1916, dans Kirby 1926, p. 9-20). Il prit connaissance d'une première ébauche dès le printemps 1865 lors d'une rencontre avec Kirby à Niagara. Afin de l'aider à compléter les recherches historiques, Sulte passa l'automne suivant à Québec avec Kirby. Il y fit des recherches à la Bibliothèque de la Législature, visita les sites historiques de la ville et rencontra de nombreux écrivains : « Chauveau, Gérin-Lajoie, Gagnon, Provencher, Fréchette, Faucher de S.-Maurice, Buies, Marmette, Le May ». Sulte garda même une photographie de Kirby prise à cette époque et qui figure en frontispice des éditions de cet ouvrage. Puis Kirby travailla à peaufiner ce roman jusqu'en 1873. Anonyme, Portrait de William Kirby (1817-1906) avec sa signature, vers 1865, photographie, publiée dans Kirby 1926, frontispice.Anonyme, Bas-relief du Chien d'Or, gravure publiée dans Kirby 1926, tome I, p. 18. |
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« Le manuscrit étant prêt pour l'imprimeur, Kirby l'enveloppa sans manquer de me l'adresser. Un peu plus tard, il m'écrivait pour me demander ce que j'en pensais. Je ne l'avais par reçu. Le Chien d'Or était égaré... Des mois, des ans s'écoulèrent ; en 1877 on le découvrit enfin. Mais où donc ? Au fond d'une armoire, chez Kirby... De là à l'imprimeur il ne fit qu'un saut (Kirby 1926, p. 15). »
Le 3 mai 1877, Sulte publia un compte rendu fort élogieux de l'ouvrage en français dans L'Opinion publique. À la même époque il songea traduire le roman mais, débordé, il dut y renoncer. Il n'est donc pas étonnant de retrouver en 1882-1884 les portraits de la famille des Méloizes dans son Histoire des Canadiens-Français. Il est cependant curieux de ne pas y trouver de portrait de Madame Péan, mais plutôt de ses parents...! Ce qui s'explique probablement par le fait que plusieurs gravures s'intéressent à l'importante famille Chartier de Lotbinière.
Par la suite, Sulte collabora aux démarches pour la préparation de la traduction française du roman de Kirby, Le Chien d'or. Fréchette eut le même projet, mais y renonça. Sulte recommanda alors le poète-bibliothécaire Pamphile Le May. La première édition fut publiée en 1884, une seconde en 1926 et une troisième en 1971 (DOLQ).
En 1929 Pierre-Georges Roy publie plusieurs manuscrits inédits de Nicolas Renaud d'Avène Des Méloizes (1729-1803), tirés de son journal militaire tenu entre 1756 et 1759 (Roy 1929). Il illustre ces textes de quatre portraits inédits des membres de cette famille conservés dans les collections du Marquis des Méloizes. Anonyme, Renaud d'Avène Des Méloizes, Nicolas (1729-1803), fin du XVIIIe siècle, huile sur toile, dimensions inconnues, collection du Marquis Des Méloizes. |
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Le portrait d'Angélique, la soeur de Nicolas, présente la belle dans la trentaine en Diane, identifiée par les flèches et le carquois. Cette déesse des romains provient de l'Artémis grecque. « Fille de Zeus et de Léto, soeur jumelle d'Apollon, née dans l'île de Délos, elle est déesse de la Lune (Phébé, Hécate) et de la chasse. Munie d'arcs et de flèches, escortée de nymphes elle hante nuitamment les bois à la poursuite des fauves. Vierge et chaste, elle est vindicative et cruelle ; elle fait périr Actéon, Orion, Callisto. Elle aide Apollon à venger l'injure faite pa Niobé à leur mère. Courroucée contre Agamemnon, elle le force à sacrifier Iphigénie. En revanche, elle exauce la prière d'Aréthuse qu'elle transforme en fontaine. » Anonyme, Renaud d'Avène des Méloizes, Péan (1746), Angélique (1722-1792), vers 1754-1755, huile sur toile, dimensions inconnues, collection du Marquis Des Méloizes. |
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Angélique était mariée depuis peu à Péan lorsqu'elle devint la maîtresse de l'intendant Bigot après l'arrivée de celui-ci à Québec en 1748. Mme Péan avait sa cour et elle faisait frémir plusieurs coeurs masculins. Dite « la grande Sultane », ou « Lélie » pour les intimes, elle avait pouvoir sur les fortunes de son aréopage, étant au coeur des manigances financières et politiques de cette fin de régime corrompue.
« [...] le système de corruption de Bigot était purement inhérent à une cour vice-royale, comme celle qu'il établit à Québec, modelée essentiellement sur la cour royale de Versailles : vie sociale somptueuse, avec ses joyeuses réceptions, ses bals et ses fastueux dîners au milieu d'un population affreusement pauvre ; maîtresses, habituellement les femmes d'ambitieux officiers - Michel-Jean-Hugues Péan, aide-major de Québec, par exemple - contents des faveurs continuelles qu'ils obtenaient en retour et flattés de se retrouver en si distinguée compagnie ; promotions, emplois, contrats et occasions de faire des affaires à l'intérieur de ces cercles joyeux ; réseau compliqué de loyautés et de jalousies parmi les quelques favoris, et d'amertumes parmi les exclus et les oubliés (DBC). »
Le portait d'Angélique, oeuvre d'un peintre très compétent, a certainement été fait en France où il est aujourd'hui conservé. Mais il est tout à fait improbable qu'il ait été peint après son départ définitif de Québec en 1760, à l'époque où ses proches furent cités en procès devant le Châtelet. Nous proposons de le dater de la période glorieuse de Mme Péan la chasseresse, soit lors de son voyage en France avec son mari et Bigot en 1754. Elle avait alors 32 ans, ce qui correspond à son âge apparent sur ce portrait qui dût alors orner sa résidence québécoise. Le port de tête est fier et altier. La flèche, très longue et pointue, est tenue de la main gauche, celle des passions. Le putto s'apprête à la recevoir lui aussi de la main gauche. Le joli visage triangulaire présente un tonus ferme et direct où se côtoient la douceur et la dureté. Le regard, puissant, pénétrant et déterminé, coiffe un sourire narquois quelque peu sardonique. Le vêtement de son sein droit se soulève légèrement et on sent qu'il sera bientôt dénudé... Anonyme, Renaud d'Avène des Méloizes, Péan (1746), Angélique (1722-1792), vers 1754-1755, huile sur toile, dimensions inconnues, collection du Marquis Des Méloizes. |
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Les XVIIe et XVIIIe siècle virent plusieurs
femmes se faire peindre en Diane, le thème
étant fort populaire dans les arts :
théâtre, posésie, opéra,
peinture, sculpture... Leurs flèches
transperçaient les coeurs en cette époque de
libertinage et du grand pouvoir des femmes dans les cours.
Plusieurs portraits sont tout à fait comparables
à celui de l'Angélique
québécoise et présentent des femmes
toutes aussi puissantes et redoudables qu'elle dans leur
entourage. La Présidente Riquet, avec un sein
complètement dénudé, est
peut-être la plus ouvertement sexuellement provocante.
Le vêtement qui se soulève sur le sein droit de
ces dames semble être une figure rhétorique
répandue. Le thème survécut même
jusqu'à la fin du XIXe siècle, alors que la
marquise d'Hervey Saint-Denys en impose par son arrogance,
sa détermination et son autorité, arborant la
double personnalité de Diane, en Phébé
avec le croissant et en chasseresse avec les flèches.
La présidente Riquet, Mademoiselle de Barral et
Adélaïde de France ont toutes un petit croissant
de lune dans leur chevelure, symbole de la nuit absent du
portrait d'Angélique et de Madame de Pompadour. Ces
deux dernières sont plus rapprochées du temps
du régne de Mme Péan à Québec
(1748-1760). Angélique a peut-être eu le
plaisir de les rencontrer à la cour de France ?
La base de donnée Joconde
répertorie plusieurs autres dames peintes « en
Diane » aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais
les illustrations n'étaient pas disponibles lors de
notre consultation.
NOUS CHERCHONS UN PORTRAIT DE
connu aussi sous le nom de François de Bar, de Barre, ou Desbarres à la fin de sa vie à Neuchâtel, commune de Cressier, en Suisse.
François Bigot provient d'une famille d'administrateurs coloniaux. Toute la première partie de sa carrière est exemplaire des us et coutumes en ce domaine. Sa carrière d'intendant de la Nouvelle-France, à Québec de 1748 à 1760, illustre elle aussi toute une époque, celle du libertinage, des corruptions, malversations et abus de l'aristocratie qui mèneront à la Révolution française. Le cas de Bigot n'était ni unique, ni isolé dans l'administration française et ses colonies. Ni sa liaison avec la belle Angélique, connue et encouragée par son époux Péan. La citation au procès du Châtelet de plusieurs de ceux ayant contribué à l'Affaire du Canada était à la fois politique et financière. La France trouvait en Bigot et une partie de sa bande des boucs émissaires, ce qui ouvrait au Royaume la voie à renier ses obligations envers la colonie perdue.
Bigot et plusieurs de ses complices réussirent à poursuivre leur vie tout en gardant un statut social très au dessus du commun. Banni de la France, cette retraite de Bigot se déroula en Suisse sous le nom d'emprunt de son beau-frère : de Barre, de Barre ou Desbarres. Nous sommes redevables aux découvertes de Jehan-Eric Labignette et Denis Vaugeois sur la fin de la vie de Bigot à Neuchâtel (Vaugeois 1967-1968). Dans notre quête de retrouver un portrait de Bigot, le testament et les legs testamentaires indiquent les chemins qu'ont pris les biens matériels de Bigot qui vivait dans l'aisance.
« La maison est confortable, tel que le note le comte de Diesbach dans son journal (Max de Diesbach, « Quelques notes relatives aux événements de 1768 », Revue du Musée Neuchâtelois, 1898, p. 255) : Le 27 au matin, nous fûmes chez M. Bigot, ci-devant intendant de France au Canada, qui étant obligé de sortir de France s'était retiré sous le nom de M. Desbares d'abord à Fribourg, ensuite à Neuchatel ; j'avais fait sa connaissance la veille à l'assemblée. Je le trouvais fort bien logé, dans une maison qu'il a achetée et réparée ; il avait un chevalier de Saint-Louis auprès de lui (Vaugeois 1967-1968, p. 740). »« La propriété de Bigot fut "exposée en Montes publiques" le 8 mai 1778 et une description détaillée en fut alors faite : chambre à coucher du côté de vent, cabinet du côté de bize, chambre de Compagnie, et antichambre au premier étage, chambre à manger au rez-de-chaussée... etc. "L'inventaire juridique" du 2 février 1778 permet de compléter la connaissance des lieux (Pièces annexes du Manuel de Justice, liasse XXXIX, 1778, Archives de l'Etat de Neuchâtel, cité par Vaugeois 1967-1968, p. 740-741). »
Un portrait de Bigot était-il consigné à ces inventaires ? Serait-il conservé par l'un des descendants de ses héritiers ou amis qui vivaient tant à Bordeaux que près de Neuchâtel : son héritier universel était son frère cadet Louis-Joseph Bigot (1721-1788) ; ses bons amis Abraham et David Gradis armateurs à Bordeaux avec lesquels il était en relation d'affaires à son décès ; ses amis le maréchal d'Estrées et le marquis de Puysieulx qui l'aidaient modestement ; sa soeur Marie-Anne Bigot (1704-1789), épouse de Pierre de Reynier alias Reinach, écuyer, seigneur de Barre et de Boué, chevalier du Mont-Carmel, chevalier de Saint-Louis vivant en Suisse ; sa gouvernante Mlle KecKer ; ses domestiques PetitJean ou Margotton ; ou bien Demoiselle Anne Françoise Adelaïde de Lor, fille mineure de Charles de Lor, usufruitière d'une rente viagère de trois cent livres ; Pierre Julien-Laferrière, arrière-petit-neveu de Bigot vivant à Bordeaux dans les années 1960 a établi un fichier généalogique des huit frères et soeurs de François Bigot dont nous retenons que ceux encore vivants au décès de François en 1778 : Joseph (1700-1780), Marie-Anne (1704-1789), Marie-Louise (1713-après 1764), Louis-Joseph (1721-1788) (Vaugeois 1967-1968).
« Il n'existe aucun portrait connu de François Bigot. Un dessin de Joseph Vernet a été retenu par plusieurs auteurs comme représentant l'ex-intendant. Voir Farley-Lamarche, Histoire du Canada, Librairie Saint-Viateur, 1945, 175 ; George Warburton, The Conquest of Canada, 2 éd. Londres, 1950, tome II ; 85 ; Héroux, Lahaise, Vallerand, La Nouvelle-France, Centre de Psychologie et de Pédagogie, Montréal, 1967, 149 (Vaugeois 1967-1968, p. 747-748). »
Ajoutons à cette liste l'ouvrage de Gaston Deschênes, L'année des Anglais, la Côte-du-Sud à l'heure de la Conquête (Deschênes 1998, p. 31), qui illustre la même gravure avec la provenance suivante : « ANQ-Québec, coll. initiale, N 574-23 (collaboration d'Eileen Meillon et de Gaston Deschênes) ». Et pourtant, la maison d'édition Septentrion est dirigée par le même Denis Vaugeois qui avait publié une dénonciation de ce faux historique ! Il serait donc essentiel que les Archives nationales du Québec entreprennent, sous la direction d'une équipe d'historiens de l'art, une révision en profondeur de leur banque iconographique « La Collection Initiale » qui continue à être la source de diffusion de plusieurs erreurs historiques iconographiques grossières telles que celle-ci...!?
Jacques Lacoursière a retrouvé la source du faux portrait de François Bigot fabriqué à partir d'une gravure publiée dans Le Magasin pittoresque (1864, n° 32, p. 253, cité dans Vaugeois 1967-1968, p. 747-748). Elle sert d'illustration à une série d'articles sur l'Histoire du costume en France, et plus particulièrement la suite de celui sur le règne de Louis XV. Le dessin est d'un dénommé Chevignard, sur lequel on ne trouve aucune information ni dans Bénézit ni dans Thieme & Becker ; il a toutefois signé l'image, en bas à gauche, de son monogramme reproduit ci-dessous. Il s'agit d'une composition adaptée d'après une oeuvre non identifiée de Claude Joseph (dit Joseph) Vernet (1714-1789). Le graveur a signé en bas à droite : il s'agit de Charles Tamisier, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) qui avait exposé au Salon de 1855. Le faux portrait de Bigot provient d'un détail du personnage de droite qui illustre un « Gentilhomme avec l'habit habillé, en 1762 ». Chevignard (XIXe siècle) d'après Claude Joseph (dit Joseph) Vernet (1714-1789), gravé par Charles Tamisier (actif 1855-1864), Matrone à l'ancienne mode, Jeune femme en coiffure haute et petit panier, Ancien militaire, Gentilhomme avec l'habit habillé, en 1762, gravure tirée du Magasin pittoresque, 1864, n° 32, p. 253. |
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Faute d'un portrait pictural de Messire François Bigot, force est de constater que nous devons nous tourner vers des portraits littéraires. Le plus précis est celui de Régis Roy (1864-1944) dans son étude sur Les intendants de la Nouvelle-France, avec portraits et armoiries, publiée en 1903 dans les Mémoires de la Société Royale du Canada, « Présenté par M. B. Sulte et lu le 20 mai 1903 ». Ce portrait fut repris par la suite par plusieurs historiens.
« Des contemporains de l'époque nous ont laissé le portrait physique et moral de Bigot. Il était petit de taille, bien fait, délicat, mais il avait le visage laid et couvert de boutons. Il aimait le jeu, le faste, et les femmes. Il était haut, dur, et de difficile abord pour ceux qui lui déplaisaient ; très judicieux dans les affaires qui ne heurtaient pas ses propres intérêts, et fort laconique dans ses réponses. C'était un homme aimable, dit Montcalm. »
Roy ne cite pas les sources de ce portrait qui semble avoir été dressé d'après des témoins qui ont connu personnellement Bigot. Il se base peut-être sur les quelques ouvrages citées en note et qu'il faudrait vérifier systématiquement. On pourra également consulter ces autres portraits littraires complémentaires : « François Bigot, quinzième intendant », dans Histoire du Canada et de l'Acadie, Les Tableaux synoptiques et le Dictionnaire général de Louis Le Jeune (1857-1935).
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On peut encore se tourner vers des illustrations de sa dernière demeure. Selon Denis Vaugeois « l'intendant François Bigot repose au "Chateau Janjaquet [sic]" », alors que plus loin il cite les recherches de Jehan-Eric Labignette :
« [...] l'acte de sépulture qui précisait le nom d'exil, le lieu et la date du décès de François Bigot : "l'an 1778, François Bigot, alias de Bar, est mort le 12 janvier à Neuchâtel et a été enterré le 15 dudit mois dans le cimetière de l'Église paroissiale Saint-Martin-L'Évêque du lieu dit de Cressier..." (Jehan-Eric Labignette, « Recherches en Suisse sur François Bigot, dernier intendant du Canada », Rapport de l'Archiviste de la province de Québec, 1963, p. 205-207, cité dans Vaugeois 1967-1968, p. 733) ».
J. F. Bosher et J.-C. Dubé apportent ces informations contradictoires :
« François Bigot s'éteignit le 12 janvier 1778 à Neuchâtel, et il fut enterré dans la petite église catholique Saint-Martin-L'Évêque de Cressier, près de Neuchâtel, comme il l'avait demandé dans son testament : "Je désire que mon corps soit inhumé dans le cimetière de Cressier sans nul appareil, comme le seroit le plus pauvre de la paroisse." (DBC) »
Nous sommes redevables à nos correspondants de Neuchâtel en Suisse qui collaborent à trouver un portrait de François Bigot alias de Bar, de Barre ou Desbarres. Nous pensons en effet que si Bigot possédait un portrait de lui, ce portrait est fort probablement passé dans sa descendance ou ses proches qui habitaient près de lui.
Société d'histoire et d'archéologie du canton de NeuchâtelLe 15 juin 2002
Je regrette, mais rien ne me vient à l'esprit à ce sujet.
Avez-vous déjà posé la question aux Archives de l'Etat de Neuchâtel? Si oui, je vous suggère aussi de prendre contact avec la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel, qui est de très bon conseil pour la recherche d'iconographie et qui pourra, à tout le moins, vous signaler les ouvrages de références à ce sujet (Portraits neuchâtelois; Boy de la Tour; Tables du Musée neuchâtelois; Tables du Messager boiteux entre autres).
Pour ces deux institutions, cf. le site de la Société d'histoire et d'archéologie du canton de Neuchâtel, sous liens.
Peut-être trouverez-vous aussi quelque chose dans les Monuments d'art et d'histoire de Neuchâtel, de Jean Courvoisier, dans les volumes concernant Neuchâtel, sous la propriété où votre personnage est décédé.
Thierry Christ - Président, Société d'histoire et d'archéologie du canton de Neuchâtel.
Institut suisse pour l'étude de l'artLe 17 juin 2002
Une recherche thématique dans notre base de données des artistes suisses n'a donné aucune référence à François Bigot, ce qui signifie qu'aucune oeuvre d'art pouvant comporter le mot "Bigot" (tel par exemple "Portrait de François Bigot") n'a été exécutée par un artiste suisse figurant dans notre base de données.
Brigitte GENDROZ, Institut suisse pour l'étude de l'art.
Musée d'art et d'histoire de NeuchâtelLe 17 juin 2002
Je ne peux que vous annoncer avec regret que nous n'avons pas de portrait de cette personne dans les collections iconographiques du Département historique ni dans celles du Cabinet des estampes du Département des arts plastiques de notre musée.
Découvrant l'existence du personnage à Neuchâtel, j'ai fait quelques recherches dans les Rôles des habitants reçus par le Conseil de Ville et les Manuels du Conseil général de Ville pour retrouver la trace de François Bigot.
Finalement, les informations contenues dans votre demande m'en apprennent plus que les sources archivistiques communales.
Je constate qu'un Monsieur de Barr(e), parisien, reçoit le 18 mars 1765 l'accord du Conseil de Ville pour résider à Neuchâtel. M. de Barr - dont le prénom n'est mentionné dans aucun des registres consultés - est, selon les termes de l'époque, "toléré". C'est le premier degré qui permet à un non bourgeois de Neuchâtel de résider en ville; Bigot de Barre conservera ce statut de tolérance jusqu'à sa mort; il ne sera pas reçu au taux des habitants, que reçoivent les personnes qui sont considérées comme intégrées, mais qui sont étrangères à la commune de Neuchâtel (à titre indicatif, le troisième stade serait l'agrégation ou la réception au nombre des communiers et bourgeois de Neuchâtel, ce qui n'intervient que rarement).
Les Rôles des habitants reçus mentionnent la présence de Monsieur Bigot de Barr(e) de 1765 à 1777, avec l'indication "rentier"; on précise même qu'il possède une maison en ville, mais les sources administratives du XVIIIe siècle ne me permettent pas d'identifier ce bâtiment.
En marge du registre qui traite des années 1775-1779, on a indiqué "mort".
J'ai vérifié dans les registres des paroisses de Neuchâtel et de Serrières si son enterrement y était notifié entre 1777 et 1779, hélas sans résultat.
Cette constatation ne signifie pourtant pas qu'il n'est pas mort à Neuchâtel, mais, selon toute vraisemblance, comme Bigot de Barre était de confession catholique, il a probablement dû être enterré dans le cimetière de l'une des deux localités neuchâteloises qui n'avaient pas passé à la Réforme en 1530, soit le village de Cressier ou la ville du Landeron. Comme les registres de l'état civil dépendent des communes et de Archives cantonales, je n'ai pas pu vérifier cette hypothèse, mais le fait est connu et courant dans de tels cas.
Olivier GIRARDBILLE, Archiviste communal,adjoint au département historique, Musée d'art et d'histoire, Esplanade Léopold-Robert 1< CH 2000 NEUCHÂTEL.
Revue historique NeuchâteloiseLe 17 juin 2002
A priori je ne sais rien d'un portrait de Bigot conservé sur place.
Mais je vais faire une petite enquête.
Philippe HENRY, Revue historique Neuchâteloise, président, Institut d'histoire, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Neuchâtel, Espace Louis-Agassiz 1, CH-2000 Neuchâtel.
Archives de l'Etat, NeuchâtelLe 19 juin 2002
Je n'ai aucune indication à vous donner quant à l'existence d'un portrait de François Bigot n'ayant pu retrouver la liasse XXXIX (12 janvier 1778) annexée au Plumitif de la Justice de Neuchâtel, No 116. Avec mes meilleures salutations.
Maurice DE TRIBOLET, Archiviste cantonal, Chef du service des archives de l'Etat, Rue de la Collégiale 12, 2001 Neuchâtel. Tél. 032 889 40 35. Fax 032 889 60 88.