Les sources iconographiques
des portraits fictifs du père jésuite Jacques Marquette |
1924 Jean-Baptiste Lagacé
Jean-Baptiste Lagacé, Char pour le défilé de la Saint-Jean-Baptiste, 14. Le père Jacques Marquette et Louis Jolliet au Mississipi, 1673, dessin au crayon de couleur, Hazan 2015e, ill. p. 138, texte du verso p. 765.
Merci à la collaboration d'Olga Hazan pour l'ajout de deux images de Marquette tirées de ses études sur ce très important personnage historique (Hazan 2015e et Hazan 2015p pour les images ; Hazan 2010 pour Lagacé).
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La mise en page de ce dessin s'adapte aux contraintes particulières des chars allégoriques pour le défilé de la Saint-Jean-Baptiste (fête nationale) de 1924 : une scène sur la plateforme se détache devant un fond vertical élevé à l'arrière ; des décorations latérales pour cacher les dessous de la plateforme.
1924 Ce que l’Amérique doit à la race française
Supplémentaire. À la Claire Fontaine. |
Jean-Baptiste Lagacé, Char pour le défilé de la Saint-Jean-Baptiste, 14. Le père Jacques Marquette et Louis Jolliet au Mississipi, 1673, dessin au crayon de couleur, Hazan 2015e, ill. p. 138, texte du verso p. 765.
Char No 14. – 1673 : Le père Jacques Marquette et Louis Jolliet au Mississipi (Hazan 2015e, p. 765.) C’est à Louis Jolliet et au Père Jacques Marquette que revient l’honneur d’avoir, les premiers, officiellement atterri sur les bords du géant des fleuves et d’avoir pris possession de ses rives au nom du roi de France. Louis Jolliet naquit à Québec au mois de septembre 1645 et il mourut entre les mois de mai et d’octobre 1700, en revenant d’une exploration au Labrador. C’était un voyageur expérimenté. Le Père Jacques Marquette, jésuite, était né en France le 10 juin 1637 et il expira, en 1675, sur la rive nord de la rivière qui porte aujourd’hui son nom. Ce missionnaire a aujourd’hui sa statue au capitole de Washington [1896 Trentanove] et la Louisiane lui a élevé un monument [non retrouvé !?]. Jolliet reçut instruction de M. de Frontenac d’aller reconnaître le « roi des eaux » dès 1672 ; à Michillimakinac, il s’adjoignit le Père Marquette et le 17 juin 1673, tous deux atteignirent le Mississipi, qu’ils descendirent assez loin dans l’Illinois. C’est la grande découverte du dix-septième siècle et elle suffit à immortaliser les deux intrépides découvreurs. « Jolliet personnellement, dit Thomas Chapais, est une gloire bien canadienne, car il fut sans conteste l’un des hommes les plus remarquables de l’Amérique septentrionale en son temps. » Ce char a été fourni par la section Père Marquette. BIBLIOGRAPHIE. – Gagnon, Louis Jolliet [voir l'analyse de cet ouvrage sur la page 1921 Lagacé]. |
Jean-Baptiste Lagacé, Tableaux d'histoire Desrosiers-Bertrand, 17. Jolliet découvre le Mississipi [1673], chromolithographie d'après une aquarelle, Archives privées, Hazan 2015e, ill. p. 72, texte du verso p. 745. |
Jean-Baptiste Lagacé, Char pour le défilé de la Saint-Jean-Baptiste, 14. Le père Jacques Marquette et Louis Jolliet au Mississipi, 1673, dessin au crayon de couleur, Hazan 2015e, ill. p. 138, texte du verso p. 765. |
La direction des deux représentations est complètement inversée : en 1921 on va de gauche à droite, du passé vers l'avenir, on est en mode découverte ; en 1924, les personnages regardent vers la gauche, on est en mode récit du passé. Les deux compositions accordent la primauté à Jolliet, tel que discuté dans l'analyse du tableau d'histoire de 1921. Debout, Jolliet est le maître du voyage : en 1921, il avait la tête découverte, le visage rasé, tenait son chapeau de sa main droite et, de sa main gauche, tendait un calumet de paix en direction d'un groupe d'amérindiens ; en 1924, il est barbu, sa main droite indique la route à suivre, sa main gauche se pose sur son épée. Barbu dans les deux représentations, Marquette avait la tête nue en 1921, priait à genoux tenant une croix de ses deux mains ; en 1924, il est assis avec un chapeau sur la tête, tenant la croix de sa main droite, l'autre posée sur ses cuisses.
Malgré les très lourdes preuves historiographiques accumulées contre la théorie de Margry, les Tableaux d'histoire de Desrosiers-Bertrand, en 1921, et les chars allégoriques, dessinés par Lagacé en concertation avec les responsables de leur programmation (dont l'historien, archiviste et journaliste Édouard-Zotique Massicotte (1867–1947) ainsi que l'avocat Elzéar Roy amateur d'histoire), continuent d'attribuer à La Salle les lauriers de « découvreur du Mississippi » en 1924, 1937 et 1942 !