Les sources iconographiques des portraits fictifs du père jésuite Jacques Marquette

Les sources iconographiques
des portraits fictifs du père jésuite Jacques Marquette

1903 Benoît. • Marquette dessinateur. • Auteurs des dessins. • Louis Benoît et ECP. • Marcel Benoît. • Signature illisible. • Non signés. • Représentations de Marquette. • Contexte nord-américain. • Contexte européen. Pour une analyse globale des images publiées dans Hamy 1903, voir 1903 Hamy. Seuls les dessins représentant la physionomie de Marquette sont indexés dans les rubriques du menu général fixe, en blanc sur bleu, en haut de cette page.

1903 Louis et Marcel Benoît dans 1903 Hamy

1903 Benoît — Marquette dessinateur


			Non signé.		Non signé.

Hamy 1903 (Le Portrait, p. 19-21), rapporte que...

« Le P. Marquette savait dessiner et l'on conserve encore pieusement, à Montréal, des morceaux d'écorce, sur lesquelles, d'après une tradition respectable, il aurait gravé des croquis à la pointe sèche. Plusieurs de ceux qui seront reproduits dans ce volume peuvent lui être attribués ; en particulier, La descente d'un rapide, La scène du conseil et du calumet, Une cabane d'Indiens, et autres. »

Connaissant le caractère fragile et friable de l'écorce, il serait surprenant de trouver de telles reliques ! Et, comment auraient-elles pu survivre au naufrage qui entraîna la perte des autres écrits de Marquette ? Et même alors, si elles avaient été conservées quelque part, avec toutes les savantes recherches effectuées sur Marquette, on le saurait...!

Il est plus plausible de constater que ces illustrations ont été créées de toutes pièces, aux XIXe et XXe siècles, à partir des récits de ses aventures. Les majorité des images, supposément de Marquette, portent d'ailleurs les mêmes signatures que les autres : « L B », « M B » et/ou « E C P ».

1903 Benoît — Auteurs des dessins

À la p. 21, Hamy écrit ceci à propos des illustrations dans son livre.

« Sauf le portrait [1903 Massé], tous les dessins ont été exécutés à la plume par deux jeunes amateurs, MM. Louis et Marcel Benoît. L'auteur se plaît à rendre ici justice à leur talent et à leur exprimer aussi sa reconnaissance pour leur habileté. »

Les signatures LB et MB sont donc identifiés. Reste à interpréter la signification de ECP qui n'apparaît que trois fois avec celle de LB ? Et à savoir si ces dessins sont des créations originales ou des reproductions faites à partir d'autres sources à identifier ? Un coup d'oeil, à la bibliographie de Hamy, ne permet pas d'identifier de telles sources. Toutefois, les thèmes illustrés par Louis et Marcel Benoît, ou ECP, se retrouvent fréquemment traités dans l'illustration relative à Marquette : certaines sources peuvent être identifiées et on peut les voir sur la page 1903 Hamy.

Les modèles de plusieurs oeuvres semblent provenir des gravures de John Henry Walker (Chevrefils 1985) pour le livre de Martin 1852b.

1903 Benoît — Louis Benoît et ECP

1903 Benoît — Marcel Benoît

1903 Benoît — Signature illisible

La première ne ressemble pas aux autres. Les trois suivantes pourraient être MB pour Marcel Benoît.

1903 Benoît — Non signés

1903 Benoît — Représentations de Marquette


	Non signé.

À noter que Marquette est représenté soit avec un chapeau, soit chauve et glabre, ce qui nous ramène encore une fois à l'icône de McNab, tout comme le dessin fabriqué par 1903 Massé pour cet ouvrage de Hamy 1903 (Le Portrait, p. 19-21). L'ouvrage contient une autre représentation de Marquette, en l'occurence sa mort, mais il s'agit de la reproduction d'une gravure d'un autre auteur : voir 1903 Hamy.

1903 Benoît — Contexte nord-américain

Plusieurs de ces images semblent provenir de sources iconographiques existantes qu'il reste à identifier...

1903 Benoît — Contexte européen

Toutes des vues de la ville de Laon tirées de photographies ou gravures.

1903 Benoît, p. 45 — Maison moderne batie sur l'emplacement du Couvent des soeurs Marquette.

1903 Benoît, p. 65 — Indien marchant sur la neige, à l'aide de raquettes.

Photo : collaboration de Christian Carette.

Cette image est un archétype de la randonnée en raquette,
thème abondamment utilisé en peinture au XIXe siècle...

1903 Benoît, p. 67 — Cabane des Indiens.

Photo : collaboration de Christian Carette.

1903 Benoît, p. 69 — Église de La Pointe du Saint-Esprit, brulée en juin 1901.
On y avait incorporé, comme sacristie, la chapelle en bois, construite par Marquette, en 1669..

1903 Benoît, p. 106 — Chapelle et résidence des pères jésuites à Montréal (1682-1803).

1903 Benoît, p. 110 — Récolte de la folle-avoine.

Photo : collaboration de Christian Carette.

« La monarde sauvage a été utilisée par les amérindiens d’Amérique du nord comme parfum et pour son odeur également. Les Cheyennes parfumaient leur chevaux, spécialement les crinières et les queues, avec des feuilles de monarde mâchées. Les Crows la mélangeaient avec d’autres herbes aromatiques pour en faire un parfum, souvent avec une goutte d’huile de castor, qu’ils utilisaient sur leurs cheveux, sur leurs corps et vêtements. Les Kootenay et Flatheads soupoudraient les feuilles séchées sur les repas traités pour repousser les mouches et les asticots et aussi pour favoriser sa conservation. La monarde contient une huile volatile connue sous le nom de thymol que l’on retrouve aussi avec le thym commun (Thymus vulgaris), souvent utilisé comme antifongique, antibactérien et aussi comme agent anthelmintique (contre les vers). C’est probablement à cause de cet élément que les viandes ont pu être préservées. » Source.

1903 Benoît, p. 114 — Un portage. Les deux canots. Le P. Marquette portant du bagage.

Photo : collaboration de Christian Carette.

Large chapeau, soutane et bâton de marche,
Marquette transporte ici des paquets sur son dos lors d'un portage.
Jolliet ne semble pas présent sur cette illustration.

1903 Benoît, p. 117 — Marquette et Jolliet passent du Wisconsin au Mississippi.