TEKAKWITHA. |
1986 Antone, spiritualités autochtones et catholiques.
Signé John Steele 1980, Archives des jésuites au Canada, BO-0593 Béchard, Henri U.R. 16 BEL1-06/01-05-01. |
Gus Antone, Tekakwitha, version couleur du dessin utilisé sur l'affiche du 1986 Annual Tekakwitha Conference (KC ARK P017-2). |
Gus Antone, 1986 Annual Tekakwitha Conference (KC KA A85). |
Gus Antone signe l'affiche de l'Annual Tekakwitha Conference tenue du 6 au 10 août 1986 à Bozeman Montana. Ce buste reprend la composition signée par John Steele en 1980, mais y intègre des éléments de la culture autochtone d'Antone. C'est donc une importante mutation de paradigme, passant d'une vision idyllique catholique vers une incarnation et une appropriation à travers les artefacts et symboles d'une communauté autochtone vivante. Il y affirme et y conjugue des éléments de sa culture autochtone du sud-ouest des États-Unis (vannerie, plumes, pistes d'animaux, casse-tête, pergola, cactus) et catholique (crucifix, blé de l'eucharistie). En buste, avec le longues tresses, elle tient, fermement de ses deux mains, jointes sur sa poitrine, un crucifix en bois rudimentaire fait de branches assemblées par des lanières. Elle porte un vêtement typiquement autochtone décoré de triangles au col et de franges aux manches. L'oeuvre est reprise avec d'autres dessins dans le périodique Kateri en 1993. |
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La conjonction des deux cultures est renforcée dans le panier en vannerie où se côtoient le traditionnel maïs des autochtones et le blé de l'hostie pour la communion des catholiques, nourissant tous deux les chaînes d'humains. |
Gus Antone, signé en bas à gauche (KC KA A85). |
Une autre chaîne de tout petits humains vénère une immense Tekakwitha s'imposant en figure tutélaire d'une vieille et sage autochtone occupant tout l'éther au-dessus de nuages peuplés d'oiseaux et d'une chaîne de hautes montagnes. | Une Tekakwitha similaire habite le ciel au centre d'un capteur de rêves christianisé faisant luire la terre d'un rayonnement céleste dans un ballet de plumes. |
Gus Antone, Tekakwitha, signé et daté 1986 au centre à droite. — (KC AKR P131-3, KA A85) ; (Kateri 1994.09-F138p12). |
Un autre portrait, également daté de 1986, la représente aussi en vielle femme. La croix, tenue dans ses mains superposées, y est réduite à de très petites dimensions. Toute la composition rappelle la forte spiritualité autochtone marquée par la nature de l'Arizona, mais surtout par le fameux labyrinthe ancestral. | Dans ses traditions, le peuple Tohono O'odham auquel Antone appartient, représente en vannerie le chemin de la vie, dans un cercle, où l'humain (individu, famille, tribu) entre dans un labyrinthe à sa naissance pour y voyager jusqu'à la vieillesse. | Le Kateri Center attribue une autre représentation à Dwayne Antone où une Tekakwitha plus jeune porte ce même labyrinthe de sa main droite et la croix de sa main gauche, toujours dans un paysage désertique, avec cactus et poterie, où vole un oiseau. |
Gus Antone (KC KA A85). |
Gus Antone, Tekakwitha. — |
Une composition non signée, en camaïeu turquoise, partage le style général des autres portraits de Tekakwitha par Gus Antone qui utilise encore un paysage, réduit à quelques cactus, de son Arizona natal. Elle arbore avec concentration et dignité les motifs traditionnels autochtones sur son collier et son bandeau de tête. L'artiste y fait preuve d'imagination dans l'intégration d'éléments des cultures autochtones et catholiques. Quatre membres de sa communauté sont rassemblés dans les plis de la couverture, ainsi protégés comme par le manteau de Notre-Dame dans l'iconographie du Moyen-Âge. La croix est tenue sur son coeur de ses deux mains. L'auréole est particulièrement prégnante : à la fois nuage et colombe, elle évoque tout autant le Saint-Esprit catholique que les grands esprits animistes des diverses tribus autochtones. | Gus Antone pousse encore plus loin la litote visuelle et l'ellipse, tout en osant sortir du cadre établi, dans une Tekakwitha s'étirant comme un nuage dans le ciel, anoblie par la sagesse de la figure tutélaire d'une matriarche protectrice plus âgée. Il la fait finalement disparaître complètement, au seul profit de ses attributs, dans son illustration du court texte biographique « Blessed Kateri Tekakwitha ». Elle est seulement et subtilement évoquée par les liens tissés depuis les plumes convergeant vers le coeur du cercle de vie / hostie / ostensoir, au croisement de la croix de bois rustique, suspendue dans un ciel de nuages / colombes / oiseaux divins. Sont ainsi amalgamés animisme, panthéisme et catholicité, tout en assurant son grand rayonnement désormais non confiné par un cadre. |
Gus Antone (Litkowski 1989). |
Gus Antone, Vierge à l'enfant (KC AKR P017-6). |
Antone, Tekakwitha de dos bras ouverts embrassant un paysage désertique surmonté d'un aigle, signé gus. — (Kateri 1996.09-F146p20).
Joe Parks, Saguaro National Park (Wikipedia et Flickr).
En 1972, « Gustavo Antone » est photographié avec les membres du « Art Club » de la Stewart Indian School (1890-1980). En 1973, il porte le mortier et fait partie du « Lettermen's Club ». Originaire d'Ajo, en Arizona, on le désigne alors comme « Papago », terminologie ensuite rejetée par le peuple Tohono O'odham habitant historiquement le désert du Sonora, aujourd'hui de part et d'autre de la frontière États-Unis / Mexique. |
The Desert Braves, Time was 1973, Yearbook class, Stewart Indian School, Stewart Nevada, p. 95. |
Gus Antone, Tekakwitha cheveux et tresses au vent portant dans ses mains une grande croix de bois rudimentaire garnie de plumes, près d'un wigwam, d'un calumet et d'un crâne animal cornu, devant une chapelle et d'une école surmontée d'une cloche démesurée, signé et protablement daté 73. — (Kateri 2001.12-E210p14 ; 2001.12-F167p14). |
Des dessins d'Antone paraissent dès 1973. Bien que publié en 2001, cette suprenante Tekakwitha pourrait dater de cette période précoce, ce que le style primitif de la cloche sur l'école pourrait nous laisser penser. Même dans cette oeuvre de jeunesse, on retrouve déjà plusieurs éléments qui marquent l'identité des oeuvres de cet artiste démontrant une grande constance dans son style depuis ses oeuvres scolaires jusqu'à ses implications plus récentes dans sa communauté où oeuvre également Gus Antone Jr.
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« On Saturday, September 18th, our brother Gustavo "Gus" Antone Sr. (Tohono O'Odham) went on to be with the Creator. Many long time members and friends of the Tekakwitha Conference are certainly familiar with his devotion to Saint Kateri and his love for the Catholic faith. We have lost a true warrior. Prayers for a safe journey, Gus. The images in this post feature just a small sample of Gus' work. He will live on in the stories we keep. Cassi Gustavo "Gus" Antone, Sr. (1958-2021) [Fawn K. Antone] » [Tekakwitha Conference 210921 web ou pdf]
Ajo Copper News, December 8, 2015, p. 5.
TEKAKWITHA. |