TEKAKWITHA. |
1940-1942 Appleton, Tekakwitha League, Positio et chant épique.
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Appleton : biographie et oeuvres.
La biographie de LeRoy H. Appleton n'est pas bien documentée. Ses illustrations et publications permettent cependant de situer les débuts de sa carrière avec plusieurs petits travaux épars dans le difficile contexte économique de la Grande Dépression : une gravure de l'église de Thetford au Vermont (Appleton 1930), une lettre (Appleton 1932.02.02), un motif de fleur de lys se détachant en bleu et or sur une reliure de George McKibbin and Son pour une édition de luxe de The three musketeers sous l'égide du Limited Editions Club (Dumas 1932). Grâce aux fonds du New Deal, il publie une « graphic illustrated chart » dans le magazine Fortune : « Financial irrigation of the United States » (Appleton 1934.12). De fil en aiguille, il participe à une seconde publication du Limited Editions Club, Lysistrata « bound in full printed paper over heavy boards, designed by LeRoy H. Appleton with drawings by Picasso » (Aristophanes 1934).
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En 1935, Appleton prend du galon en devenant le seul illustrateur d'un roman historique d'Eric P. Kelly, pour le public jeunesse, consacré au Mont Washington, dans les Montagnes Blanches du New Hampshire, dont l'un des anciens noms autochtones était Agiochook. Dès les premières pages on trouve les éléments distinctifs de son intérêt pour les motifs autochtones qui seront utilisés dans ses illustrations pour Tekakwitha : la ligne brisée en zigzag et la tortue. Signalons, au passage, les références aux empires coloniaux français et britannique avec la fleur de lys et l'Union Jack.
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Puis, suivent les vignettes en tête de chacun des 18 chapitres. Appleton y utilise déjà des illustrations ouvertes, sans cadre défini, que l'on retrouvera dans ses ouvrages sur Tekakwitha, ainsi que son style linéaire alerte et stylisé dont les sujets montrent déjà plusieurs figures autochtones.
En 1935, il participe à un troisième ouvrage du Limited Editions Club, la traduction anglaise par Mark Twain, Slovenly Peter, du Der Struwwelpeter d'Heinrich Hoffmann : « Illustrated cloth cover with "lithographed design by LeRoy H. Appleton." » (Hoffmann 1935). En 1936, il produit une autre « Graphic illustrated chart » (Appleton 1936b) et, pour Noël, une page fac-similée de la Bible de Gutenberg est « Privately printed for the friends of LeRoy H. Appleton » (Appleton 1936a). Par la suite, il effectue divers travaux d'illustrations (Appleton 1940.03, 1946a, 1946b). Son intéressant Symbolism in liturgical art (Appleton 1959) permet de mieux comprendre certains des symboles utilisés dans ses dessins et ses culs-de-lampe stylisés. |
Appleton 1971, p. 17. |
- Influences de LeRoy H. Appleton dans les motifs autochtones et le wampum. Mais, Appleton est surtout renommé pour les multiples rééditions de ses compilations de dessins de motifs autochtones (Appleton 1950a, 1950b, 1971, 2003). C'est ainsi qu'il a profondément influencé le portrait de Tekakwitha dressé par Ade Bethune. |
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Tekakwitha League et Wynne.
LM 1939.05 — (p62) « For Making Known to Others the Life, Virtues and Renown for Holiness of Kateri Tekakwitha, Lily of the Mohawks _________ Is a Member of Tekakwitha League, Established A.D. 1680 Entitled to daily Memento in Mass in her Honor and in the Divine Office Rev John J. Wynne, S.J. V. Postulator for her Beatification and Canonization » (p63) « The Certificate is mounted on a firm cardboard covered with maroon leatherette and easel on the back. » Voir aussi LM 1939.06, LM 1941.03, LM 1943.04, LM 1943.08, LM 1944.05. |
La gravure sur la carte de membre de la Tekakwitha League illustre la populaire représentation agenouillée en forêt, devant un canot sur un lac, priant près d'un bouquet de lys devant une petite croix, dont Appleton signe plusieurs versions du même style. En outre, elle partage l'utilisation des rayons provenant du ciel avec une autre de ses Tekakwitha. Il collabore donc avec Wynne, éditeur de ce périodique et directeur du sanctuaire d'Auriesville ; ils se connaissent également par leurs liens avec la Positio.
Appleton, Positio 1940, frontispice. |
Appleton, Positio 1940, p. 1. |
Appleton, Positio, 270. |
Appleton, Holland 1942, p. 109. |
Appleton, Positio 1940, p. de garde au début et à la fin. |
Voici des publications identifiées à la Tekakwitha League, par ordre chronologique : Lecompte 1932, Brentwood 1933, LM 1936-2008, Mary Immaculata 1937, Wynne 1938, Bouvier 1939, Wynne 1942, Windeatt 1955, Coffey 1956, TL 1989. La plus ancienne mention figure dans Lecompte 1932 édité en anglais par Wynne alors que plusieurs autres ont des liens avec lui. Wynne puise ses justifications dans la documentation de la Positio à laquelle il travaille à titre de vice-postulateur.
Texte original français. |
Traduction anglaise. |
« CLXIV. - Lettre au R. P. Jean Chauchetière, a Limoges. Claude Chauchetière ; Villemarie, 7 août 1694 [...] La troupe de Catherine continue dans la pratique des vertus les plus chrestiennes et dans les pratiques héroïques qu'elle a entrepris » (Thwaites 1896-1901, vol. 64, p. 125.) |
« Katharine's band continues in the practice of the most Christian virtues, and in the heroic exercises that they have undertaken. [The Jesuit Relations, Vol. LXIV, p. 125.] » (Positio 1940, p. 106.) |
« Une des parties de ſa louange eſt la uie exemplaire que la troupe de Catherine qui eſt au ſault et qui a commencé a ſe former a la mort de cette B. seruante De Dieu a mené depuis ce temps la et mene encor a preſent » (Chauchetière 1887, p. 16.) | « One of the reasons for her renown is the exemplary life that Katharine's band, which was formed at her death at the Sault, has led from that time forward and still leads there today. » (Positio 1940, p. 118.) |
La terminologie française du XVIIe siècle se réfère à un groupe spontané : « TROUPPE. ſ. f. Terme collectif, qui ſe dit de pluſieurs hommes ou animaux qui ſont aſſemblez, ou qui marchent de compagnie [Furetière 1690, t. 3, p. 752]. » Il est donc bien traduit en anglais par le mot « band » dont la signification est similaire. En aucun cas cette « troupe » ou « band » ne constitue une association religieuse structurée et reconnue comme celle de la Confrérie de la Sainte Famille, d'ailleurs évoquée plusieurs fois par Chauchetière à cette époque. Cette « troupe » n'a pas traversé le temps sous forme organisée aux XVIIIe et XIXe siècles. Par contre, la « Tekakwitha League », créée et utilisée par Wynne après sa nomination comme vice-postulateur de la cause en 1931 (Lombardo 2014.05, p. 147 et note 753), est une association organisée, reconnue, ayant alors pignon sur rue à New York près de l'université jésuite Fordham (où il enseigne de 1918 à 1924 et de laquelle il obtient un doctorat honorique en 1930, Lombardo 2014.05, p. 134 et 147), avec des objectifs spécifiques, des membres, des budgets et des publications. C'est donc une parfaite uchronie, dans le même style que celle du poème épique de Robert E. Holland illustré par Appleton, que de faire éclore la Tekakwitha League plus de deux siècles auparavant ! Une forme de justification à rebours par idyllisme historique ; une manifestion de rhétorique de propagande, ou de désinformation par triturage historique, afin de liguer les troupes de fidèles pour mieux les rallier à sa cause !
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La très importante Positio.
La Positio est un ensemble complexe de documents pour la canonisation de Tekakwitha. À la suite du dépôt d'un des dossiers principaux, la Fordham University Press entreprend en 1938 la publication de cette luxueuse version anglaise (Positio 1940) sous l'égide du jésuite Robert Emmett Holland, son directeur de 1932 jusqu'à son décès en 1947, « the first full-time director, under whom the Press established its reputation in the humanities and social sciences [web ou pdf] ». Cette reliure en cuir, avec ses motifs repoussés en or, provient de l'exemplaire des Special Collections de la Fordham University Library. On y reconnait le motif de la ligne brisée en zigzag chère à Appleton, entremêlée d'épines, desquels surgit une fleur de lys (se transformant en croix), symbole attribué à Tekakwitha depuis que Walworth, dans le titre de son ouvrage publié en 1891, ait ainsi mis en exergue ces mots de Chauchetière.
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Positio 1940, page couverture et détail, Special Collections, Fordham University Library (collaboration Vivian Shen). |
Cet extrait du colophon permet d'identifier, sans l'ombre d'un doute, l'auteur des illustrations.
Positio 1940, jaquette et détails des wampums stylisés en haut et en bas. |
Positio 1940, page titre et détail, Special Collections, Fordham University Library (collaboration Vivian Shen). |
Cette iconographie stylisée de Tekakwitha la montre avec des tresses, tenant de sa main droite un plant avec deux fleurs de lys et repliant sa gauche sur sa poitrine en signe d'humilité avec sa couverture sur les épaules. Debout, ses jambes sont flanquées de deux larges feuilles évoquant la solidité du chêne ou de l'olivier. Ses pieds reposent sur la ligne brisée en zigzag symbolisant les « déviances et errances de la sauvagerie » avant l'arrivée des missionnaires jésuites. Cette ligne brisée, provenant des motifs des wampums, peut donc être assimilée au serpent représentant le diable. Tekakwitha transpose ainsi en langage visuel autochtone la symbolique chrétienne habituellement attribuée à la Vierge Marie terrassant le démon ! D'après la position de ses mocassins, elle pourrait même être en lévitation ou en ascension vers le ciel, comme dans son portrait par Légaré ! En outre, dans les bordures dessinées en forme de wampum accompagnant les titres courants en haut des pages, un passage s'effectue entre cette ligne brisée en zigzag vers celle de la croix ! |
Positio 1940, p. vi-vii, détail des wampums stylisés.
Pinxit Le Roy H. Appleton, Un lis de Pâques, le Lys des Agniers, Kateri Tekakwitha, tiré de la très importante Positio publiée en 1940. — (Positio 1940, frontispice, exemplaire du Loyola College, Bibliothèque Vanier de l'Université Concordia) ; (Kateri 1974.03-E099p12 ; 1974.03-F056p12). |
À l'avant plan gauche, un tronc d'arbre gît au sol. Sa mort engendre la vie d'un grand plant de fleurs de lys, symbole de Tekakwitha, derrière lequel s'ouvre une vaste perspective vers des montagnes à l'horizon, promesse d'un avenir fructueux en vue de sa canonisation souhaitée et prônée par cet ouvrage ! Ses habits correspondent à ceux du dessin stylisé de la page titre en vis-à-vis, mais séparée par une feuille de papier oignon, ici déchirée dans l'exemplaire de l'Université Concordia. La scène des deux autochtones, portant des armes et embusqués derrière un arbre près de la palissade d'un village composé de plusieurs wigwams, pourrait évoquer l'événement illustré en page 076. Agenouillée, les mains jointes portant un chapelet, Tekakwitha prie devant une croix gravée sur un arbre du sous-bois, rappel de l'iconographie mise de l'avant par Devine dès 1916. Cette thématique est également reprise en version hivernale à la page 270, ainsi qu'en place d'une lettrine au début de l'introduction. L'objectif subliminal est d'y présenter la très grande dévotion de Tekakwitha à côté des mots « THE SERVANT OF GOD ». Appleton, Positio 1940, p. 1. |
Suivent douze dessins répartis tout au long de l'ouvrage reprenant des événements du récit de la vie de Tekakwitha, comme dans un roman feuilleton illustré. Le style y est beaucoup plus sophistiqué et fouillé que dans ceux publiés cinq ans plus tôt dans un roman jeunesse. Ils sont tous identifiés, sur une légende figurant à la page précédente, par un court texte et un renvoi aux documents originaux compulsés et numérotés dans ce recueil. Ils sont signés très simplement d'un « A » stylisé, initiale de son nom se confondant parfois avec le décor, tiré d'une seule ligne continue avec sa barre oblique dépassant vers la gauche. Ce motif inhabituel, sortant de l'ordinaire, pourrait-il évoquer la stylisation, idiosyncratique chez ce collectionneur de motifs, du symbole franc-maçonnique où l'équerre serait quelque peu camouflée, transformée et décalée par rapport au compas ? |
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Positio 1940, pages de garde au début et à la fin, exemplaire de l'Université de Montréal (collaboration Anne-Marie Lalonde).
L'APPENDIX II décrit en détail les cinq cartes qui faisaient partie de la Positio originale déposée en 1938 pour conclure : « In view of the fact that the end-papers of the present volume show all the places given in the maps of the original Positio, it was thought unnecessary to reproduce the smaller maps here [Positio 1940, p. 456]. » On y voit, tout en bas à gauche, la signature « Le Roy H. Appleton », juste avant un grand cartouche portant cette inscription : « A map showing the birthplace and home of Katharine Tekakwitha Lily of the Mohawks Ossernenon, N.Y. 1656 Caughnawaga, Canada, 1680 ». Ce cartouche est surmonté de trois animaux totems sur une peau, la tortue entre l'ours et le loup, motifs que l'on retrouvera dans un autre dessin deux ans plus tard (038). Il est flanqué de deux personnages debouts face à face : sur la gauche, un missionnaire jésuite, levant une croix dans sa main droite, près d'un blason, marqué du christogramme IHS surmonté d'une croix, suspendu à la branche d'un conifère ; sur la droite, un autochtone. Des maisons longues s'immiscent parmi les arbres entre les lacs Érié et Huron. Plus haut, vers la droite, un portrait de Tekakwitha, debout près d'un plant à quatre fleurs de lys, se positionne entre les lacs Huron et Ontario. Une sorte de sanctuaire la protège, formé par la forêt et des rayons convergeant vers le ciel. Ses cheveux en tresse sont maintenus par un bandeau. Les mains jointes, sa couverture sur les épaules laisse voir le bas de sa chemise ornée de motifs autochtones et de franges au-dessus de ses mocassins bien posés à plat sur le sol. |
La portion droite de la carte illustre, tout en bas, le « Fort Amsterdam 1626 New York 1664 ». Plus haut à gauche, paraît le village d'Ossernenon (Auriesville), là où Tekakwitha est née, composé de cinq wigwams et d'une maison longue entourés d'une palissade. Tout en haut, une croix indique son lieu de décès à Caughnawaga près de Montréal. Une grande vignette montre un état ancien de la « Shrine to Katharine Tekakwitha at Auriesville, New York », constituée d'un tumulus de moellons, percé de deux niches, surmonté d'une sculpture et entouré d'arbres. |
Les culs-de-lampe ou vignettes d'Appleton ont marqué les imaginations et ont été repris par divers auteurs. Le lys, symbolisant la virginité de Tekakwitha, y est prépondérant, associé aux souffrances du Christ par la couronne d'épines et la croix ; il est également présenté en fleur de lys héraldique ou pousse de lys naissant, accompagné de feuillages ou des langues de feu du Saint-Esprit descendues sur les apôtres à la Pentecôte. Cette abondante symbolique chrétienne écrase le mal, celui du supposé paganisme autochtone ou de l'errance du zigzag. Tekakwitha reprend donc à sa charge le rôle de la Vierge Marie qui écrase de ses pieds le serpent, symbolisant le diable. Cette lutte triomphe avec les rayonnements glorieux entourant les langues de feu et la croix. Son apothéose culmine avec la croix rayonnante qui, en association avec le jeune lys de Tekakwitha et la couronne d'épines du Christ, écrasent le zigzag dès le berceau par le baptême.
Cette publication de la Positio constitue une compilation magistrale de transcriptions et d'interprétations de documents d'archives. On n'y reproduit pas le portrait de Légaré, faussement attribué à Chauchetière, qui n'y est même pas mentionné ! C'est tout un chemin parcouru depuis Thwaites qui en avait fait une attribution formelle Chauchetière à l'occasion de la transcriptions de ses textes. Il n'est donc pas étonnant que cette publication majeure ait eu beaucoup d'influence ; plusieurs de ses dessins sont d'ailleurs repris dans la brochure d'Antram 1975 (pdf), hormis le frontispice, la carte et le 076. Antram a également stimulé la création d'un tapis Navajo à partir d'une des vignettes d'Appelton. LM 1978.03 — (p1 et p6). |
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Un chant épique en 80 dessins.
Dès la page titre, on reconnaît bien le coup de crayon d'Appleton. Toutefois, le résultat est très différent de ses dessins en monochromie noire de 1940, principalement à cause l'utilisation de grandes surfaces de couleur unie où ne figurent aucuns traits. Une transition s'effectue dans cette même scène entre la verdure et le bleu de la page de gauche vers la dorure de celle de droite. C'est là une transposition picturale de l'évolution de Tekakwitha depuis le registre de son passé terrestre vers celui doré où elle médite face à cette croix rayonnante telle un gigantesque ostensoir céleste présentant, en ses trois niveaux concentriques, un seul dieu en trois personnes, dogme fondamental de la religion catholique.
« THE SONG OF TEKAKWITHA IN ITS FIRST INSPlRATION, came as if leaping at me out of an obscure footnote in the copy-pages of that monumental work I was preparing for press, in 1938: The POSITIO of the Historical Section of the Sacred Congregation of Rites, on the Introduction of the Cause for Beatification and Canonization, and on the Virtues of the Servant of God, KATHARINE TEKAKWITHA (in English translation: Fordham University Press, 1940) [Positio 1940]. There I read the fact so well known to every American school child, that the Iroquois Nation had been sung in the poem of Henry Wadsworth Longfellow, The Song of Hiawatha.
This was the beginning of my hardihood to attempt for Kateri, the real heroïne of our American forest, what the great New England poet bad done for his lndian youth of legendary prowess. While The Song of Tekakwitha uses the same famous Kalevala meter Longfellow bad borrowed from the Finnish epic, all of the factual matters of its narrative are authentic-taken from The Positio, which is the official collection of documentary evidence presented to the Holy See in support of the petition to raise, for the first time in history, a native-born child of North America to the Honors of the Altar. To this there is but one exception: the episode of the "warning muskets" fired by Kateri's guides in Tekakwitha's Flight. This has crept into secondary literature about Kateri, but is told by none of her contemporary biographers.
[...] Though the design of the book is my own, in execution, and in all the art work, LEROY H. APPLETON must have full credit, and a greater credit, too, than only for his professional skill and artistic feeling: Mr. Appleton contributed his art work to the honor of Kateri Tekakwitha.
[...] Robert E. Holland, S.J. Fordham University December 1, 1942 [Holland 1942, p. 168]. »
Les 80 dessins de The Song of Tekakwitha, the Lily of the Mohawks.
Nomenclature détaillée des dessins.
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Positio 1940, p. titre. |
Holland 1942, jaquette (collaboration Delores Hardy). |
Lys dans une palissade bordée de plantes et d'épines, Holland 1942, p. 8. |
Dommage que les bibliothèques ne conservent pas les jaquettes originales des livres ! Celle-ci reproduit, telle quelle, la page titre de la Positio publiée en 1940. La très importante image, en bleu sous le titre (ainsi qu'en brun, p. 8, et en bleu p. 60) présente une unique fleur de lys, symbole de Tekakwitha, dans une palissade de pieux, telle celle d'un village autochtone, entourée de diverses plantes dont les épines évoquent la couronne du Christ ! Cette iconographie mariale sera clairement définie et dessinée dans le lexique Symbolism in liturgical art qu'Appleton publiera ultérieurement, mais sans référence aux épines !
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L'identification à la couronne d'épines du Christ préfigurait déjà, subtilement, dans l'illustration de la couverture de la Positio en 1940. Elle est désormais déployée clairement dans un cul-de-lampe où la fleur de lys est murmontée d'une croix rayonnante qui pourrait être assimilée à l'ostensoir avec la grande hostie en son centre ! Une illustration montre d'ailleurs Tekakwitha se mortifiant, sur sa couche, au moyen de tout un lit d'épines ! |
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Positio 1940, p. titre. |
Holland 1942, p. couverture. |
Holland 1942, p. 4. |
Holland 1942, p. 47. |
Holland 1942, p. 94. |
Holland 1942, p. 108. |
Holland 1942, p. 165. |
Holland 1942, p. 166. |
La page titre de la Positio identifiait déjà Tekakwitha à l'iconographie de la Vierge Marie (ci-dessus Positio 1940, p. titre). Dans ce livre, le motif gaufré sur la page couverture, en tissu bleu, se répète trois fois à l'intérieur (comme les trois personnes en dieu), une fois en camaïeu brun, deux fois en bleu, la couleur mariale par excellence. C'est sensiblement la même physionomie, vue de face, qui la représente plus vivante et souriante, en forêt, en tête du « Prelude » (à droite). Cette figure stylisée en cul-de-lampe alterne en même nombre avec celle d'un jésuite qui, lui, est accompagné des palmes du martyre ! Tekakwitha n'ayant pas eu ce « privilège » tant espéré à cette époque, on lui fait donc virtuellement partager celui des jésuites, déjà sanctifiés depuis 1930, dans cette chorégraphie soigneusement programmée. Ce chant épique en son honneur reprend donc sensiblement le même dessin du personnage de la Positio, mais avec d'importantes modifications altérant considérablement sa signification. Les mains sont jointes et l'unique lys beaucoup plus petit. Les feuilles de chêne sont remplacées par des branches d'épines se référant à la couronne du Christ. Tekakwitha ne se réclame donc plus seulement de la Vierge Marie, mais également des souffrances de la Passion ! Métaphore encore accentuée par le parallèle effectué entre le voyage de Tekakwitha pour venir se réfugier au Sault Saint-Louis et celui de la Fuite en Égypte de la Sainte-Famille ! Ainsi que par l'arrivée triomphale de Jésus le dimanche des rameaux et de Tekakwitha au Sault Saint-Louis ! Prelude. Qui était Tekakwitha ? Debout entre les arbres, bandeau et nattes, couverture sur les épaules, chemise à franges, près de deux fleurs de lys et de buissons épineux, Holland 1942, p. 1. |
La fuite en Égypte de la Sainte Famille, Holland 1942, p. 87. |
Trajet parcouru par Tekakwitha depuis Gandawaghe jusqu'à Kanawake, Holland 1942, p. 78. |
Tekakwitha's Flight, La fuite de Tekakwitha vers le Sault Saint-Louis accompagnée de deux autochtones dans une forêt, Holland 1942, p. 79. |
Arrivée de Jésus à Jérusalem sur un âne entouré de fidèles le dimanche des rameaux, Holland 1942, p. 137. |
Tekakwitha, accompagnée de deux autochtones, arrive au Sault Saint-Louis, Holland 1942, p. 95. |
Tekakwitha bien accueillie au Sault Saint-Louis, Holland 1942, p. 99. |
Positio 1940, jaquette, détails des wampums stylisés en haut et en bas.
Wampum stylisé, Positio 1940, p. vi-vii.
Wampum stylisé, Holland 1942, jaquette (collaboration Delores Hardy).
L'encadrement du haut et du bas de cette gravure utilisent le même procédé que dans la Positio publiée en 1940 : un motif en zigzag inspiré de ceux des wampums, suivi par des croix. On le retrouve également en camaïeu bleu sur la jaquette de ce chant épique, alors qu'il était en brun sur les pages de texte de la Positio.
Épopée de Tekakwitha (français, autochtones et jésuites), Holland 1942, p. de couvertures intérieures et de garde, au début et à la fin, souvent abîmées par les bibliothèques qui y collent sans vergoge divers accessoires !
Cette gravure complexe, en camaïeu bleu figurant en tête et fin d'ouvrage, imite celles du XVIIe siècle, mais avec une thématique et une invention alimentées par le récit du jésuite auteur de cet ouvrage lyrique dont elle propose un résumé. La composition se partage en six scènes séparées et réunies par deux « arbres de vie [selon la définition et le dessin d'Appleton 1959, p. 101-102] », habités d'oiseaux rapaces, l'un diurne, l'autre nocturne. Le registre du haut présente une bataille entre français et autochtones, le sac d'un village autochtone et des femmes se sauvant, puis l'évangélisation d'autochtones par des missionnaires jésuites. Le registre du bas présente les croyances autochtones avec leurs masques et totems dont la tortue accompagnée de l'ours et du loup, le martyre de trois missionnaires jésuites, l'évangélisation d'une femme et d'une adolescente, Tekakwitha dont le clan d'origine était celui de la tortue. Depuis la fin du XIXe siècle on a souvent associé le martyre des jésuites et les dévotions à Tekakwitha, tout particulièrement à Auriesville. Cette très importante gravure reprend donc le même discours que les effigies en cul-de-lampe étudiées ci-dessus.
Épopée de Tekakwitha (français, autochtones et jésuites), Holland 1942, détail, en haut à gauche, p. de couvertures intérieures et de garde, au début et à la fin. |
The Fall of Tionontoguen, Holland 1942, p. 39. |
La bataille illustrée en haut à gauche correspond à celle intitulée The Fall of Tionontoguen où ce village tombe aux mains des Français et d'où Tekakwitha s'enfuit selon ce récit. Suite à plusieurs attaques contre la Nouvelle-France, Alexandre de Prouville de Tracy et Daniel de Rémy de Courcelle attaquent ce village en 1666. Le jésuite Jacques Bruyas y établit une mission en 1668, puis s'installe au Sault Saint-Louis en 1679.
The Blackrobes. Onsigongo, l'oncle de Tekakwitha, coiffé de plumes et accompagné de trois autochtones présente un calumet à trois robes noires arrivant au village de Gandawaghe, Holland 1942, p. 43. |
Trois robes noires debout, le premier levant un crucifix, devant trois autochtones, Holland 1942, p. 45. |
Épopée de Tekakwitha (français, autochtones et jésuites), Holland 1942, détail, en haut à droite, p. de couvertures intérieures et de garde, au début et à la fin. |
Le détail de conversion des autochtones par les missionnaires jésuites, en haut à droite de cette gravure bleue, reprend deux autres illustrations du livre. |
Deux autochtones avec des masques autour du feu près d'un coffret, Trois animaux totems sur une peau, la tortue entre le loup et l'ours, Les coutumes autochtones sont bien mises en valeur par cette magnifique scène reprenant les sujets de deux autres planches. Épopée de Tekakwitha (français, autochtones et jésuites), Holland 1942, détail, en bas à gauche, p. de couvertures intérieures et de garde, au début et à la fin. |
Grégoire Huret (1606-1670), Preciosa mors quorundam patrum é societ. jesu in nova francia (détail), gravure, second état, 32,5 x 53,75 cm, dans P. du Creux, Historiæ Canadensis seu Novæ Franciæ Libri Decem ad annum usque Christi MDCLVI, Paris, 1664, livre VII, face à la p. 481. Source The John Carter Brown Library 01730. La scène du martyre est librement inspirée de celle, bien connue, de Grégoire Huret. Épopée de Tekakwitha (français, autochtones et jésuites), Holland 1942, détail, en bas au centre, p. de couvertures intérieures et de garde, au début et à la fin. |
Witnesses in Blood, Torture d'un missionnaire par six autochtones, Holland 1942, p. 34. Elle agit en contrepoint d'une autre scène de torture illustrée en tête du chapitre Witnesses in Blood. |
Tekakwitha's Blanket, Sous le regard d'un autochtone, un jésuite s'entretient avec la jeune Tekakwitha tenant une poupée, Holland 1942, p. 33. Un jésuite bénit Tekakwitha les mains jointes agenouillée près de deux paniers en présence de deux femmes autochtones, Holland 1942, p. 57. |
Épopée de Tekakwitha (français,autochtones et jésuites), Holland 1942, détail, en bas à droite, p. de couvertures intérieures et de garde, au début et à la fin. La sixième et dernière scène de cette planche montre un jésuite venu convertir une femme autochtone adulte et une adolescente, Tekakwitha agenouillée les mains jointes. Elle résume deux planches intérieures consacrées à la même thématique. |
Tekakwitha se reposant sur l'épaule de sa tante Nintha, Holland 1942, p. 10. |
Tekakwitha transporte des fagots fuyant Nintha qui pense à la marier, Holland 1942, p. 53. |
Un guerrier muni d'un tomahawk menace Tekakwitha agenouillée tenant un chapelet, Holland 1942, p. 69. |
Tekakwitha priant, agenouillée, devant la croix en forêt en hiver, Holland 1942, p. 109. |
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Three saints for the incredulous.
La dernière collaboration de Robert Emmett Holland avec LeRoy H. Appleton date de 1945 pour Three saints for the incredulous. Ces courtes biographies illustrent la vie de « Saint Gregory Thaumaturgus (213-275), Saint Paul the first hermit (229-342), Saint Scholastica (480-543) », sous les titres indiqués à la table des matières tel que reproduits avec les images ci-dessous. Appleton y manifeste un style très différent inspiré par la copie d'oeuvres anciennes, démontrant sa versalité en tant qu'illustrateur s'adaptant aux consignes de son commanditaire.
LeRoy H. Appleton, Mountain Mover, |
LeRoy H. Appleton, Grave Diggers, |
LeRoy H. Appleton, Rain Bringer, |
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