TEKAKWITHA. |
Idéaux nouveaux exprimés par les arts.
Tout au long de son évolution, l'Idyllisme a rebondi grâce à de nouveaux idéaux : en remplaçant les dessins perdus de Chauchetière par la grande diffusion de la gravure, puis par la littérature hagiographique, la redécouverte des manuscrits anciens, les apports des Walworth, le roman jeunesse, l'art moderne... Mais, aucune de ces rénovations n'a eu autant d'impact que celle des révolutions amenées par la contre-culture. L'ancienne propagande extensive de l'église catholique y est récupérée à contre-courant, conférant à Tekakwitha de tous nouveaux idéaux nourris par le sexe, la drogue et les contestations de toutes natures, incluant l'histoire. Désormais, l'Église n'a plus le monopole de l'interprétation des portraits de Tekakwitha. Ses plus illustres protagonistes sont Leonard Cohen par son roman Beautiful losers, en 1966, et Jean Pierre Lefebvre par son film Les maudits sauvages, en 1970. Ces deux oeuvres, marquant une radicale rupture avec le passé, sont analysées en profondeur afin d'en révéler le projet de bâtir un nouvel idéal social et politique. |
1979 Morisseau, une appropriation autochtone nord-américaine. |
1992 Lamphere, pour le mémorial d'une gigantesque basilique multi-ethnique. |
2001 Les prières visuelles épiques de Schmalz. |
2017 Bannière sur le pont Honoré-Mercier. |
2019 Cinq-Mars, les droits des femmes |
Malgré l'importante baisse de pratique religieuse au Québec, l'idyllisme poursuit sa lancée aux États-Unis dans des oeuvres grandioses présentant de nouveau idéaux incluant une renaissance des valeurs autochtones chez Lamphere, Schmalz, Loretto, Paponetti et Hitschler. La palme suprême de cette idéologie est atteinte par Gordon dans le péplum déployé pour la canonisation en 2012 ! Schmalz, pour sa part, aime explorer les limites non franchies dans ses inventives prières épiques en bronze, ici tout à fait conforme aux récits d'origine de Chauchetière et Cholenec.
Un des grands idéaux nouveaux est celui cultivé par diverses peuplades autochtones nord-américaines à l'égard de Tekakwitha, jusque dans le sud-ouest des États-Unis, qu'ils adoptent et via laquelle ils inscrivent et véhiculent leurs propres idéaux ancestraux et culturels. On doit également noter le profond changement d'attitude de l'église à l'égard des autochtones (Kateri 1998.03-E195p10 et 1998.03-F152p11). D'autres oeuvres continuent à positionner l'église comme un grand mécène artistique, surtout aux États-Unis, mais dans le cadre d'idéologies ultra-conservatrices assorties de nouvelles idées à la mode : le multi-ethnisme, l'écologie ou l'illusion de pouvoir reconstruire le passé en style pompier. En 2017, un portrait de Tekakwitha prend des dimensions et connotations politiques dans les enjeux et contentieux entre les Mohawks anglophones, le Québec indépendantiste francophone, le gouvernement fédéral centralisateur et l'Ontario fédéraliste. En 2019, l'idyllisme traditionnel associe le terroir traditionnel des anciennes églises campagnardes patrimoniales québécoises aux nouvelles visées sociales féministes.
D'autres oeuvres peuvent également participer à ces nouveaux idéaux, mais leur étude reste à faire...
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